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Réponse : Prologue

Lecteur, si je me livre à toi ce n'est sûrement pas par esprit de satisfaction de soi ou animé par une volonté de me présenter à mon avantage. La vie d'un jeune de mon âge est assez courte et pourtant tant de sentiments m'animent, tant de force et d'appétit de vivre sont mon lot quotidien et c'est cet enthousiasme de la jeunesse que je voudrais ici exprimer et en même temps, pour quoi le cacher, je dirai aussi mes craintes, mes doutes. Mes rêves aussi , je les dirais avec franchise , des rêves dans un monde si instable et si troublé.

Je me sens invulnérable et parfois si fragile. J'ai besoin d'amis et goûte aussi un peu de solitude. Envie d'ailleurs et d'imprévu et aussi de stabilité.

Ces vers de Victor Hugo m'accompagnent et m'encouragent :

Ô jeunes gens ! Elus ! Fleurs du monde vivant,

Maîtres du mois d'avril et du soleil levant,

N'écoutez pas ces gens qui disent : soyez sages !

La sagesse est de fuir tous ces mornes visages.

Soyez jeunes, gais, vifs, aimez ! Défiez-vous

De tous ces conseillers douceâtres et sinistres.

Vous avez l'air joyeux, ce qui déplaît aux cuistres.

Des cheveux en forêt, noirs, profonds, abondants,

Le teint frais, le pied sûr, l'oeil clair, toutes vos dents ;

Eux, ridés, épuisés, flétris, édentés, chauves,

Hideux ; l'envie en deuil clignote en leurs yeux fauves.

Oh ! comme je les hais, ces solennels grigous.

Ils composent, avec leur fiel et leurs dégoûts,

Une sagesse pleine et d'ennui et de jeûnes,

Et, faite pour les vieux, osent l'offrir aux jeunes !