URGENT SVP! je dois écrire un texte de 15 lignes sur toutes les choses qui vous passe par la tête mais en restant raisonnable sur quand vous n'étiez pas né
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elgyasmineTu pourrais parler, des bruits, des sensations au fur et à mesure du développement de l'embryon/foetus/ bébé... Un texte qui pourra t'aider :
Lucien était douillettement recroquevillé sur lui-même. C’était sa position favorite. Il ne s’était jamais senti aussi détendu, heureux de vivre. Son corps était au repos, léger, presque aérien. Il se sentait flotter. Pourtant il n’avait absorbé aucune drogue pour accéder à cette sorte de béatitude1. Lucien était calme et serein naturellement;bien dans sa peau, comme on dit. Un bonheur égoïste, somme toute.La nuit même, le malheureux fut réveillé par des douleurs épouvantables. Il fut pris dans un étau, broyé parles mâchoires féroces de quelque fléau. Quel était ce mal qui lui fondait dessus? Et pourquoi sur lui plutôt que sur un autre? Quelle punition lui était donc infligée? «C’est la fin», se dit-il.Il s’abandonna à la souffrance en fermant les yeux, incapable de résister à ce flot qui le submergeait,l’entraînant loin des rivages familiers. Il n’avait plus la force de bouger. Un carcan l’emprisonnait de la tête aux pieds. Il se sentait emporté vers un territoire inconnu qui l’effrayait déjà. Il crut entendre une musique abyssale2. Sa résistance faiblissait. Le néant l’attirait. Un sentiment de solitude l’envahit. Il était seul dans son épreuve. Personne pour l’aider. Il devait franchir le passage en solitaire. Pas moyen de faire autrement. «C’est la fin», se répéta-t-il.La douleur finit par être si forte qu’il faillit perdre la raison. Et puis, soudain, ce fut comme si les mains de Dieu l’écartelaient. Une lumière intense l’aveugla. Ses poumons s’embrasèrent. Il poussa un cri. En le tirant par les pieds, la sage-femme s’exclama, d’une voix tonitruante : « C'est un garçon ! »Lucien était né.
Claude BOURGEYX, Lucien, inLes petits outrages, Éditions Le Castor Astral, 1984
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Lucien était douillettement recroquevillé sur lui-même. C’était sa position favorite. Il ne s’était jamais senti aussi détendu, heureux de vivre. Son corps était au repos, léger, presque aérien. Il se sentait flotter. Pourtant il n’avait absorbé aucune drogue pour accéder à cette sorte de béatitude1. Lucien était calme et serein naturellement;bien dans sa peau, comme on dit. Un bonheur égoïste, somme toute.La nuit même, le malheureux fut réveillé par des douleurs épouvantables. Il fut pris dans un étau, broyé parles mâchoires féroces de quelque fléau. Quel était ce mal qui lui fondait dessus? Et pourquoi sur lui plutôt que sur un autre? Quelle punition lui était donc infligée? «C’est la fin», se dit-il.Il s’abandonna à la souffrance en fermant les yeux, incapable de résister à ce flot qui le submergeait,l’entraînant loin des rivages familiers. Il n’avait plus la force de bouger. Un carcan l’emprisonnait de la tête aux pieds. Il se sentait emporté vers un territoire inconnu qui l’effrayait déjà. Il crut entendre une musique abyssale2. Sa résistance faiblissait. Le néant l’attirait. Un sentiment de solitude l’envahit. Il était seul dans son épreuve. Personne pour l’aider. Il devait franchir le passage en solitaire. Pas moyen de faire autrement. «C’est la fin», se répéta-t-il.La douleur finit par être si forte qu’il faillit perdre la raison. Et puis, soudain, ce fut comme si les mains de Dieu l’écartelaient. Une lumière intense l’aveugla. Ses poumons s’embrasèrent. Il poussa un cri. En le tirant par les pieds, la sage-femme s’exclama, d’une voix tonitruante : « C'est un garçon ! »Lucien était né.
Claude BOURGEYX, Lucien, inLes petits outrages, Éditions Le Castor Astral, 1984
;)