3 Imaginez la lettre que Charles, le narrateur de ce récit, écrit à sa sœur Marguerite, après l'assaut
évoqué à la fin de l'extrait. Vous vous appuierez sur les éléments du texte et sur vos connaissances
de la vie sur le front pendant la Première Guerre mondiale.
Notez vos idées sur le cahier avant de rédiger votre lettre sur une feuille libre.
«
Je suis monté sur une échelle et je jette le nez hors de la tranchée. [...] En bas, on me demande:
Qu'est-ce qu'ils font, en face? - Rien. Rien. Apparemment.» Je redescends dans la tranchée.
On est enterrés là-dedans depuis deux mois. C'est une sape' profonde de six mètres. Terre glaise
et grise qui colle aux galoches². Gabardines' grises. Casque gris. Gris-vert. Visages terreux. On
a nos armes. On est prêts. Ils se préparent en face et nous aussi. [...]
Somptueux coucher de soleil, orange puis rouge. Aquarelle rouge, présage sanglant. Un rat
gras passe, le nez fureteur, en jetant des petits coups de tête inquiets. Je parle avec Maurice
quand subitement... « trop lents, ils suffoquent, ils ont les yeux qui brûlent. [...]
Le capitaine crie: «Maintenant faut y aller. En avant, en avant! Tous avec moi!» Je crie aussi:
<< Section, avec moi!»> On grimpe sur les échelles de bois, on fonce à l'aveugle dans un brouillard
coloré par la forêt en feu derrière nous. [...] Je pense à toi, Marguerite!

Antoine Rault, La Danse des vivants, Albin Michel, 2016.

1. Sape: galerie souterraine.
2. Galoches: chaussures à cuir épais.
3. Gabardines: manteaux imperméables.
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