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Question 6,7,8
Voici le texte :


le curé qui mangea des mûres
Un curé voulait aller au marché. Il fait seller sa mule et hop ! le voilà parti. On était en septembre, il faisait beau, la tiédeur de l'air était toute parfumée, et le curé sur sa mule lisait doucement son bréviaire¹ en regardant sa belle campagne... Peu à peu, tout de même, il s'approchait du bourg, lorsqu'il vit, débouchant sur la route, un chemin creux joli, joli, avec par-delà le fossé un buisson couvert de grosses mûres noires. " Sainte Vierge, dit le curé, jamais je n'ai vu d'aussi belles mûres ! "
Il entre dans le chemin, il regarde la profondeur du fossé, hésite un peu, mais il se décide : il y engage sa mule avec prudence et l'arrête juste devant le buisson. Il cueille, il cueille tendrement, et il se recueille pour mieux savourer. Les mûres fondent dans sa bouche, elles sont exquises. Qu'importe s'il doit se piquer un peu la main et les poignets ! Il ne faut pas laisser perdre les dons de Dieu.
Cependant les mûres les plus belles sont aussi les plus hautes. Elles sont toutes fraîches, toutes brillantes dans le soleil. Pour les cueillir, le curé, maintenant, monte tout debout sur la mule ; il s'assure bien, et il se régale à loisir. La mule est sage comme une image, elle ne bouge pas d'un pouce.
Sa gourmandise un peu calmée, le curé la regarde, tout attendri. Il admire qu'elle ait pu rester si longtemps pareillement tranquille : " La bonne bête ! Si jamais quelqu'un criait "Hue²", je ferais une belle culbute. "
Le malheureux ! Il avait pensé tout haut, il avait dit Hue ! La mule détale, le curé tombe. Sa cheville s'est enflée d'un coup, le fossé est boueux, il n'arrive pas à se dépêtrer dans sa soutane³, il glisse, il souffre, impossible de se tenir debout, il retombe. La mule le regarde, elle revient sur la route, elle a envie de manger elle aussi, elle se met au petit trot pour regagner son presbytère.
Quand ils la voient rentrer, toute seule, les domestiques s'inquiètent : " Notre curé a eu un malheur, disent-ils, il est peut-être mort. Faut aller voir. " Ils partent aussi vite qu'ils peuvent et passent près du chemin creux. Le curé les entend, il crie :
" Ho! Ho! Je suis là ! Je suis dans le fossé. J'ai des épines partout, aidez-moi !
- Mais qu'est-ce que vous faites là-dedans, monsieur le curé ? Agrippez-vous, allez-y... Comment donc êtes-vous tombé là ? Ce n'est pas sur la route.
- Ah ! mes amis, c'est le péché, le péché. J'avais beau lire mon bréviaire, les mûres m'ont induit en tentation Je suis monté sur la selle ! Ramenez-moi tout de suite, je vous en prie. Je suis moulu. " Mais le curé était sain et sauf, et il put rentrer chez lui.
Il ne faut jamais penser tout haut, Messeigneurs.
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