BILAN Mais, de toutes les passions, la plus compliquée, la plus difficile à pratiquer supérieurement, la plus inaccessible au commun, la plus sensuelle au vrai sens du mot, la plus digne des artistes en raffinements, est assurément la gourmandise. De création purement humaine, inconnue aux premiers vivants, perfectionnée d'âge en âge, grandissant avec les civilisations, dédaignée des barbares et de la plebe, incomprise des médiocres, méprisée des sots, ce qui est une gloire ; peu appréciée des femmes, ce qui l'idéalise; variable à l'infini malgré les siècles et les travaux des grands cuisiniers, - la gourmandise réside dans l'exquise délicatesse du palais et dans la multiple subtilité du goût, que seule peut posséder et comprendre une âme de sensuel cent fois raffiné. Les véritables gourmands sont rares comme les hommes de génie. Maupassant, « Amoureux et primeurs », Le Gaulois - 1881 Comment l'auteur réhabilite-t-il la gourmandise ? Faites à votre tour l'éloge de la paresse, de la curiosité ou du goût du luxe, traditionnellement méprisés ou condamnés. Vous emploierez différentes marques de subjectivité. Merci de votre réponse
Pour réhabiliter la gourmandise, généralement présentée comme un défaut, Maupassant va dépasser le paradoxe par plusieurs procédés :
- les superlatifs "la plus ..." ,
- la gradation : "inconnue aux premiers vivants, perfectionnée d'âge en âge, grandissant avec les civilisations, dédaignée des barbares et de
la plèbe, incomprise des médiocres, méprisée des sots"
- l'accumulation de termes valorisants, : "exquise délicatesse, variable à l'infini, subtilité du goût"
- l'hyperbole : "que seule peut posséder et comprendre une âme de sensuel cent fois raffiné."
- les comparaisons : "Les véritables gourmands sont rares comme les hommes de génie."
Mais de touts les défauts, le plus agréable, le plus reposant, le plus créatif est sans aucun doute la paresse. L'homme au repos s'alanguit et se prépare aux rêveries, aux pensées vagabondes, à la disponibilité du corps et de l'esprit. Peu appréciée des acharnés du labeur, condamnée par une société toujours en mouvement, montrée du doigts par les adeptes du rendement, la paresse convient aux délicats, aux imaginatifs qui seuls peuvent apprécier les bienfaits et les joies d'une inaction choisie.
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Réponse :
Pour réhabiliter la gourmandise, généralement présentée comme un défaut, Maupassant va dépasser le paradoxe par plusieurs procédés :
- les superlatifs "la plus ..." ,
- la gradation : "inconnue aux premiers vivants, perfectionnée d'âge en âge, grandissant avec les civilisations, dédaignée des barbares et de
la plèbe, incomprise des médiocres, méprisée des sots"
- l'accumulation de termes valorisants, : "exquise délicatesse, variable à l'infini, subtilité du goût"
- l'hyperbole : "que seule peut posséder et comprendre une âme de sensuel cent fois raffiné."
- les comparaisons : "Les véritables gourmands sont rares comme les hommes de génie."
Mais de touts les défauts, le plus agréable, le plus reposant, le plus créatif est sans aucun doute la paresse. L'homme au repos s'alanguit et se prépare aux rêveries, aux pensées vagabondes, à la disponibilité du corps et de l'esprit. Peu appréciée des acharnés du labeur, condamnée par une société toujours en mouvement, montrée du doigts par les adeptes du rendement, la paresse convient aux délicats, aux imaginatifs qui seuls peuvent apprécier les bienfaits et les joies d'une inaction choisie.