- Qu'est-ce qu'un homme hors de la cité ?

Selon Aristote, un homme hors de la cité est soit un « être dégradé » ligne 3, c'est-à-dire inférieur à un être humain et qui s'apparente à un animal sauvage, soit un « surhomme » ligne 3 c'est-à-dire supérieur à un être humain donc s'apparentant peut-être à un dieu. On en déduit qu'un homme hors d'une cité n'est pas vraiment un homme.

On peut rapprocher cette explication du point de vue de Hobbes qui défendait que l'homme à l'état de nature, ou autrement dit hors de l'Etat ce qui revient à l'homme hors de la cité d'Aristote, n'est motivé que par ses propres intérêts et est prêt à tout pour les satisfaire. C'est le droit du plus fort. Selon Aristote et Hobbes, l'Etat offre une vie préférable à l'état de nature. 

- Quel est le propre de l'homme ?

La différence fondamentale entre l'homme et l'animal mise en évidence par Aristote est l'utilisation du langage. Alors que les animaux possèdent une « voix qui est le signe du douloureux et de l'agréable » ligne 7 autrement dit qui leur sert à exprimer simplement des sensations, l'homme est doué du langage qui sert non seulement à exprimer des sensations mais également à « manifester l'avantageux et le nuisible, et par suite le juste et l'injuste » ligne 10. L'homme est donc selon Aristote le seul à posséder « la perception du bien, du mal, du juste, de l'injuste et des autres notions de ce genre » ligne 12, l'homme est par conséquent le seul à posséder des valeurs comme le bien et le mal et emploie le langage afin de les partager. L'homme est donc capable de raisonner, ce qui le différencie alors de l'animal est l'utilisation de la raison. On peut comprendre que la raison ne se révèle que dans les rapports des hommes entre eux car si lorsque l'homme est hors de la cité il n'est plus vraiment un homme, c'est que ce qui le rend humain est la communauté et le fait d'échanger son raisonnement avec ses semblables.

- Pourquoi en déduit-on que l'homme est un animal politique ?

L'homme est un être sociable, et d'après Aristote pour que l'homme accomplisse son humanité il doit vivre dans une cité. En effet, selon le philosophe « la cité fait partie des choses naturelles » c'est-à-dire que si l'homme doit nécessairement vivre en société pour être pleinement un homme alors il doit également nécessairement exister une cité. Aristote affirme dans ce texte que l'homme est fait pour vivre dans un Etat, l'homme est donc par nature un être politique. De plus, l'Etat selon Aristote et Hobbes est chargé d'assurer notre survie mais également notre confort à la différence des animaux grégaires qui vivent en groupe uniquement pour survivre. Aristote affirme également ligne 6 que « la nature ne fait rien en vain », c'est-à-dire ici que si l'homme est doué du langage c'est à une fin précise. Le langage permet d'échanger des valeurs qui sont propres à l'homme du fait qu'il vit en collectivité. Or on a établi que la fin en soi recherchée par l'homme est toujours le bonheur. Par suite, vivre dans une cité peut alors être un moyen pour l'homme d'accéder au bonheur.

Aristote établit ici que la différence entre l'homme et l'animal est sa capacité à raisonner et par suite à partager son raisonnement avec ses semblables. L'homme est donc fait pour vivre dans une cité, ce qui en fait un être politique. On pourrait donc dire que l'homme est un animal qui partage ses pensées, ce qui fait de lui un animal politique.