Bonjour c’est à rendre dans 10 minutes L’initiative du gouvernement malien est-elle « durable »? Merci d’avance c’est de la géographie le premier qui trouve il a 20 points
L’insertion du référentiel du développement durable dans les politiques malgaches et maliennes répond à des processus complexes, dans lesquels s’expriment une multitude d’acteurs et d’intérêts. Méthodologiquement, l’exercice d’analyse de cette insertion est rendu encore plus difficile par le caractère « mouvant » du référentiel international qui évolue en même temps qu’il influence les référentiels nationaux. Nous avons cherché à décrypter quelque peu cette complexité par l’analyse des jeux d’acteurs clés. Notre analyse montre que le développement durable est appréhendé en lien direct avec le développement agricole et rural au Mali, alors qu’il est raisonné en relative déconnexion des thématiques agricoles et rurales à Madagascar. Nous mettons aussi en évidence la difficulté à mettre en place une politique qui intègre de manière cohérente les trois piliers du développement durable et en cela, les situations de ces pays ne diffèrent guère des pays développés. Les orientations stratégiques récentes des deux pays marquent la volonté d’élaborer une politique cohérente de développement durable : la loi d’Orientation agricole du Mali et le Madagascar action plan. Dans les deux cas cependant, l’incertitude reste quand à la cohérence effective des politiques : l’enjeu à Madagascar porte sur l’élaboration de politiques sectorielles qui soient en mesure de décliner le MAP ; l’enjeu au Mali porte sur l’élaboration de politiques agricoles dans le cadre de la LOA qui soient capables de davantage intégrer les enjeux sociaux et environnementaux. Il est sans doute trop tôt pour prendre la mesure des effets de ces réaménagements récents de politiques en termes d’effectivité. Toutefois, la prise en compte des enjeux liés à la décentralisation devrait permettre de réintroduire la question du développement durable sous un autre angle, celui de sa mise en œuvre au niveau local. S’il est difficile voire impossible de construire au niveau national une politique cohérente de développement durable, le jeu des acteurs locaux, en prise directe avec les problèmes sociaux et environnementaux concrets, peut être un moyen de prendre en compte les différentes dimensions de la durabilité de manière plus intégrée. On est cependant en droit de se demander si les politiques de développement rural durable sont orientées vers les bons leviers de développement dans ces deux pays. Les enjeux de durabilité de l’agriculture à Madagascar sont étroitement connectés au traitement qui sera donné aux problématiques d’érosion et de fertilité des sols qui ne sont pas pour autant au cœur des politiques de développement durable ; tandis que les céréales sèches n’ont pas fait l’objet de toutes les attentions des politiques agricoles au Mali en comparaison du riz irrigué et du coton, alors que la crise alimentaire actuelle montre toute la gravité de les avoir négligées.
Lista de comentários
Réponse :
https://journals.openedition.org/economierurale/2865
Explications :
L’insertion du référentiel du développement durable dans les politiques malgaches et maliennes répond à des processus complexes, dans lesquels s’expriment une multitude d’acteurs et d’intérêts. Méthodologiquement, l’exercice d’analyse de cette insertion est rendu encore plus difficile par le caractère « mouvant » du référentiel international qui évolue en même temps qu’il influence les référentiels nationaux. Nous avons cherché à décrypter quelque peu cette complexité par l’analyse des jeux d’acteurs clés. Notre analyse montre que le développement durable est appréhendé en lien direct avec le développement agricole et rural au Mali, alors qu’il est raisonné en relative déconnexion des thématiques agricoles et rurales à Madagascar. Nous mettons aussi en évidence la difficulté à mettre en place une politique qui intègre de manière cohérente les trois piliers du développement durable et en cela, les situations de ces pays ne diffèrent guère des pays développés. Les orientations stratégiques récentes des deux pays marquent la volonté d’élaborer une politique cohérente de développement durable : la loi d’Orientation agricole du Mali et le Madagascar action plan. Dans les deux cas cependant, l’incertitude reste quand à la cohérence effective des politiques : l’enjeu à Madagascar porte sur l’élaboration de politiques sectorielles qui soient en mesure de décliner le MAP ; l’enjeu au Mali porte sur l’élaboration de politiques agricoles dans le cadre de la LOA qui soient capables de davantage intégrer les enjeux sociaux et environnementaux. Il est sans doute trop tôt pour prendre la mesure des effets de ces réaménagements récents de politiques en termes d’effectivité. Toutefois, la prise en compte des enjeux liés à la décentralisation devrait permettre de réintroduire la question du développement durable sous un autre angle, celui de sa mise en œuvre au niveau local. S’il est difficile voire impossible de construire au niveau national une politique cohérente de développement durable, le jeu des acteurs locaux, en prise directe avec les problèmes sociaux et environnementaux concrets, peut être un moyen de prendre en compte les différentes dimensions de la durabilité de manière plus intégrée. On est cependant en droit de se demander si les politiques de développement rural durable sont orientées vers les bons leviers de développement dans ces deux pays. Les enjeux de durabilité de l’agriculture à Madagascar sont étroitement connectés au traitement qui sera donné aux problématiques d’érosion et de fertilité des sols qui ne sont pas pour autant au cœur des politiques de développement durable ; tandis que les céréales sèches n’ont pas fait l’objet de toutes les attentions des politiques agricoles au Mali en comparaison du riz irrigué et du coton, alors que la crise alimentaire actuelle montre toute la gravité de les avoir négligées.