Bonjour, j'ai une dissertation a faire en philosophie sur la question suivante: La culture est elle un luxe ?
J'ai commencer a faire un plan en deux partie: - La culture n'est pas un luxe (elle est superflu donc inutile) - La culture est un luxe (elle est précieuse)
Je suis bloqué et je ne trouve pas d'argument, pouvez vous m'aidez ?
La culture est présentée traditionnellement comme l'apanage de l'homme qui en est le seul détenteur : l'être humain est ainsi valorisé par ce rapport exclusif à la culture qui le distingue des autres espèces terrestres. La culture s'ajoute en effet à la nature et traduit la manière dont l'espèce humaine se libère de l'instinct et du déterminisme grâce à l'esprit pour acquérir un devenir singulier, une histoire. La culture devient à la fois des valeurs particulières qui peuvent s'opposer les unes aux autres dans leur diversité et une notion générale, synonyme de civilisation dans le langage des philosophes et des anthropologues modernes.
De nombreuses critiques générées, dénoncent notamment le luxe inhérent à la notion. Jean-Jacques Rousseau par exemple dans la seconde partie de son Discours sur les sciences et les arts soulignait la particularité du lien qui existe entre le luxe et les expressions culturelles : "Le luxe va rarement sans les sciences et les arts, jamais ils ne vont sans lui". Le luxe qui démontre le faste, l’artificiel, l’inutile, s’appliquerait alors bien à la culture, chère et même néfaste, car elle rendrait possible la négation de la diversité réelle des modes d’expression humains. Elle favoriserait en effet une hiérarchisation qui profite aux uns et discrimine les autres en permettant un élitisme et une partialité qui perpétuent les inégalités sociales, voire politiques. Ce paradoxe apparaît d’autant plus significatif que la culture est périodiquement évoquée comme un vecteur nécessaire de démocratisation pouvant permettre à tous les individus d’appartenir à armes égales à une société de fait concurrentielle. La société fait de la culture un luxe pour l’homme. Elle n’en devient que davantage luxueuse par sa rareté et les efforts qu’elle coûte pour la réévaluer.
Kant affirmait dans la septième proposition de son Idée d’une histoire culturelle au point de vue cosmopolitique : "Nous sommes cultivés au plus haut degré par l’art et par la science. Nous sommes civilisés jusqu’à en être accablés, par la politesse et les bienséances sociales de toute sorte. Mais nous sommes encore loin de pouvoir nous tenir pour déjà moralisés" ; C’est-à-dire de savoir faire un bon usage de la culture qui reste luxueuse, même après son acquisition, car toujours codifiée, réservée. La culture générale, qui témoigne de cette exigence dans la plupart des concours française, ne nie pas cette réalité. Ernest Renan dans La Réforme intellectuelle et morale écrivait "Le rationalisme est loin de porter à la démocratie", car la raison "est la perception d’un petit nombre d’individus privilégiés". Lorsque l’on sait que l’auteur n’est pas étranger à la création de l’École libre des Sciences politiques, qui deviendra l’I.E.P. de Paris et qui aspirait à former des cadres capables de comprendre le monde pour mieux agir, on comprend qu’elle évalue l’intelligence du monde dans lequel s’inscrit tout être humain et qui n’est à négliger en aucune circonstance.
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Bonjour,La culture est présentée traditionnellement comme l'apanage de l'homme qui en est le seul détenteur : l'être humain est ainsi valorisé par ce rapport exclusif à la culture qui le distingue des autres espèces terrestres. La culture s'ajoute en effet à la nature et traduit la manière dont l'espèce humaine se libère de l'instinct et du déterminisme grâce à l'esprit pour acquérir un devenir singulier, une histoire. La culture devient à la fois des valeurs particulières qui peuvent s'opposer les unes aux autres dans leur diversité et une notion générale, synonyme de civilisation dans le langage des philosophes et des anthropologues modernes.
De nombreuses critiques générées, dénoncent notamment le luxe inhérent à la notion. Jean-Jacques Rousseau par exemple dans la seconde partie de son Discours sur les sciences et les arts soulignait la particularité du lien qui existe entre le luxe et les expressions culturelles : "Le luxe va rarement sans les sciences et les arts, jamais ils ne vont sans lui". Le luxe qui démontre le faste, l’artificiel, l’inutile, s’appliquerait alors bien à la culture, chère et même néfaste, car elle rendrait possible la négation de la diversité réelle des modes d’expression humains. Elle favoriserait en effet une hiérarchisation qui profite aux uns et discrimine les autres en permettant un élitisme et une partialité qui perpétuent les inégalités sociales, voire politiques. Ce paradoxe apparaît d’autant plus significatif que la culture est périodiquement évoquée comme un vecteur nécessaire de démocratisation pouvant permettre à tous les individus d’appartenir à armes égales à une société de fait concurrentielle. La société fait de la culture un luxe pour l’homme. Elle n’en devient que davantage luxueuse par sa rareté et les efforts qu’elle coûte pour la réévaluer.
Kant affirmait dans la septième proposition de son Idée d’une histoire culturelle au point de vue cosmopolitique : "Nous sommes cultivés au plus haut degré par l’art et par la science. Nous sommes civilisés jusqu’à en être accablés, par la politesse et les bienséances sociales de toute sorte. Mais nous sommes encore loin de pouvoir nous tenir pour déjà moralisés" ; C’est-à-dire de savoir faire un bon usage de la culture qui reste luxueuse, même après son acquisition, car toujours codifiée, réservée.
La culture générale, qui témoigne de cette exigence dans la plupart des concours française, ne nie pas cette réalité. Ernest Renan dans La Réforme intellectuelle et morale écrivait "Le rationalisme est loin de porter à la démocratie", car la raison "est la perception d’un petit nombre d’individus privilégiés". Lorsque l’on sait que l’auteur n’est pas étranger à la création de l’École libre des Sciences politiques, qui deviendra l’I.E.P. de Paris et qui aspirait à former des cadres capables de comprendre le monde pour mieux agir, on comprend qu’elle évalue l’intelligence du monde dans lequel s’inscrit tout être humain et qui n’est à négliger en aucune circonstance.