Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire, (périphrase pour les courtisans ou métaphore)
Sinon en leur marcher les princes contrefaire,
Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil. (comparaison)
Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S’il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire, (parallélisme)
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La lune en plein midi, à minuit le soleil. (chiasme)
Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage,
Es le vont caresser (métaphore) , bien qu’ils crèvent de rage (hyperbole)
S’il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt.
Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C’est quand devant le roi, d’un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi
Joachim Du Bellay, Les Regrets
Texte de madame de la Fayette
Le lendemain qu’elle fut arrivée, elle alla pour assortir des pierreries chez un italien qui en trafiquait par tout le monde. Cet homme était venu de Florence avec la reine, et s’était tellement enrichi dans son trafic, que sa maison paraissait plutôt celle d’un grand seigneur que d’un marchand(comparaison) . Comme elle y était, le prince de Clèves y arriva : il fut tellement surpris de sa beauté, qu’il ne put cacher sa surprise ; et mademoiselle de Chartres ne put s’empêcher de rougir en voyant l’étonnement qu’elle lui avait donné ; elle se remit néanmoins, sans témoigner d’autre attention aux actions de ce prince que celle que la civilité lui devait donner pour un homme tel qu’il paraissait. M. de Clèves la regardait avec admiration, et il ne pouvait comprendre qui était cette belle personne qu’il ne connaissait point. Il voyait bien, par son air et par tout ce qui était à sa suite, qu’elle devait être d’une grande qualité. Sa jeunesse lui faisait croire que c’était une fille ; mais, ne lui voyant point de mère, et l’italien, qui ne la connaissait point, l’appelant madame, il ne savait que penser, et il la regardait toujours avec étonnement. Il s’aperçut que ses regards l’embarrassaient, contre l’ordinaire des jeunes personnes, qui voient toujours avec plaisir l’effet de leur beauté ; il lui parut même qu’il était cause qu’elle avait de l’impatience de s’en aller, et en effet elle sortit assez promptement. M. de Clèves se consola de la perdre de vue, dans l’espérance de savoir qui elle était ; mais il fut bien surpris quand il sut qu’on ne la connaissait point : il demeura si touché de sa beauté et de l’air modeste qu’il avait remarqué dans ses actions, qu’on peut dire qu’il conçut pour elle, dès ce moment, une passion et une estime extraordinaires.( hyperbole)
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Réponse : du Bellay
Seigneur, je ne saurais regarder d’un bon oeil
Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire, (périphrase pour les courtisans ou métaphore)
Sinon en leur marcher les princes contrefaire,
Et se vêtir, comme eux, d’un pompeux appareil. (comparaison)
Si leur maître se moque, ils feront le pareil,
S’il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire, (parallélisme)
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire,
La lune en plein midi, à minuit le soleil. (chiasme)
Si quelqu’un devant eux reçoit un bon visage,
Es le vont caresser (métaphore) , bien qu’ils crèvent de rage (hyperbole)
S’il le reçoit mauvais, ils le montrent au doigt.
Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite,
C’est quand devant le roi, d’un visage hypocrite,
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi
Joachim Du Bellay, Les Regrets
Texte de madame de la Fayette
Le lendemain qu’elle fut arrivée, elle alla pour assortir des pierreries chez un italien qui en trafiquait par tout le monde. Cet homme était venu de Florence avec la reine, et s’était tellement enrichi dans son trafic, que sa maison paraissait plutôt celle d’un grand seigneur que d’un marchand(comparaison) . Comme elle y était, le prince de Clèves y arriva : il fut tellement surpris de sa beauté, qu’il ne put cacher sa surprise ; et mademoiselle de Chartres ne put s’empêcher de rougir en voyant l’étonnement qu’elle lui avait donné ; elle se remit néanmoins, sans témoigner d’autre attention aux actions de ce prince que celle que la civilité lui devait donner pour un homme tel qu’il paraissait. M. de Clèves la regardait avec admiration, et il ne pouvait comprendre qui était cette belle personne qu’il ne connaissait point. Il voyait bien, par son air et par tout ce qui était à sa suite, qu’elle devait être d’une grande qualité. Sa jeunesse lui faisait croire que c’était une fille ; mais, ne lui voyant point de mère, et l’italien, qui ne la connaissait point, l’appelant madame, il ne savait que penser, et il la regardait toujours avec étonnement. Il s’aperçut que ses regards l’embarrassaient, contre l’ordinaire des jeunes personnes, qui voient toujours avec plaisir l’effet de leur beauté ; il lui parut même qu’il était cause qu’elle avait de l’impatience de s’en aller, et en effet elle sortit assez promptement. M. de Clèves se consola de la perdre de vue, dans l’espérance de savoir qui elle était ; mais il fut bien surpris quand il sut qu’on ne la connaissait point : il demeura si touché de sa beauté et de l’air modeste qu’il avait remarqué dans ses actions, qu’on peut dire qu’il conçut pour elle, dès ce moment, une passion et une estime extraordinaires.( hyperbole)