Réponse :
ExplicationClaire Morgan
Jeune artiste irlandaise, Claire Morgan s’approprie la taxidermie pour mettre en
perspective « l’immortalité comme un mystère impénétrable » dans une
conscience de l’impermanence des choses.
Si la taxidermie est présente dans l’art d’après‐guerre chez les artistes comme
R. Rauschenberg (les Combines de 1954 à 1962) et plus tard chez Jannis
Kounellis (1979), l’animal empaillé est fortuit. Pour Claire Morgan en revanche,
c’est lui qui mène la danse, qui est au centre de l’événement, c’est par lui que
tout arrive.
Étymologiquement, « taxidermie » signifie « la mise en ordre de la peau », il
s'agit donc d'une manière de repositionner les choses dans leur contexte.
Maurice Blanchot écrit que « la mort suspend la relation avec le lieu », que « la
présence cadavérique établit un rapport entre ici et nulle part ». Il en va de
même avec la dépouille animale. Le vivant que l'animal était est insituable,
mais le mort qu’il est devenu à beau s’être transformé en « chose », en objet de
taxidermie, c’est à partir de ce moment qu’il commence à ressembler à lui‐
même. Il y a un devenir‐monument de l’oiseau qui est « si absolument lui‐
même qu’il est comme doublé par soi ». N’étant plus accaparé par l’action,
n’étant plus fonctionnel, il apparaît. (Antonin Artaud)
L'artiste récolte elle‐même des animaux morts accidentellement et les
empaille. Ils sont ensuite mis en scène dans des constructions géométriques
d’insectes, de pissenlits, de plastiques colorés, etc. Cette rencontre des plus
étranges crée une fragilité, un instant suspendu, un « arrêt sur image ». Claire
Morgan concentre dans ses installations une force et une énergie qui imposent
à elles seules une forte présence. Le territoire devient l’espace. Espace
qu'Albert Einstein aurait peut‐être défini par « rien n’est fixe… ». Il émane
cependant de cet univers une énergie qui paraît comme solidifiées :
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Réponse :
ExplicationClaire Morgan
Jeune artiste irlandaise, Claire Morgan s’approprie la taxidermie pour mettre en
perspective « l’immortalité comme un mystère impénétrable » dans une
conscience de l’impermanence des choses.
Si la taxidermie est présente dans l’art d’après‐guerre chez les artistes comme
R. Rauschenberg (les Combines de 1954 à 1962) et plus tard chez Jannis
Kounellis (1979), l’animal empaillé est fortuit. Pour Claire Morgan en revanche,
c’est lui qui mène la danse, qui est au centre de l’événement, c’est par lui que
tout arrive.
Étymologiquement, « taxidermie » signifie « la mise en ordre de la peau », il
s'agit donc d'une manière de repositionner les choses dans leur contexte.
Maurice Blanchot écrit que « la mort suspend la relation avec le lieu », que « la
présence cadavérique établit un rapport entre ici et nulle part ». Il en va de
même avec la dépouille animale. Le vivant que l'animal était est insituable,
mais le mort qu’il est devenu à beau s’être transformé en « chose », en objet de
taxidermie, c’est à partir de ce moment qu’il commence à ressembler à lui‐
même. Il y a un devenir‐monument de l’oiseau qui est « si absolument lui‐
même qu’il est comme doublé par soi ». N’étant plus accaparé par l’action,
n’étant plus fonctionnel, il apparaît. (Antonin Artaud)
L'artiste récolte elle‐même des animaux morts accidentellement et les
empaille. Ils sont ensuite mis en scène dans des constructions géométriques
d’insectes, de pissenlits, de plastiques colorés, etc. Cette rencontre des plus
étranges crée une fragilité, un instant suspendu, un « arrêt sur image ». Claire
Morgan concentre dans ses installations une force et une énergie qui imposent
à elles seules une forte présence. Le territoire devient l’espace. Espace
qu'Albert Einstein aurait peut‐être défini par « rien n’est fixe… ». Il émane
cependant de cet univers une énergie qui paraît comme solidifiées :