Bonjour quelqu'un pourrait t'il m'aide pour cette question je n'arrive pas.
Commente le choix de " Première soirée " et de " Ma bohème " des poèmes issue du recueil Le cahier de Douai de Rimbaud en ouverture et en clôture de recueil.
Première soirée :
Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d’aise
Ses petits pieds si fins, si fins.
– Je regardai, couleur de cire
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, – mouche au rosier.
– Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s’égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal.
Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : « Veux-tu finir ! »
– La première audace permise,
Le rire feignait de punir !
– Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
– Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : « Oh ! c’est encor mieux !
Monsieur, j’ai deux mots à te dire… »
– Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D’un bon rire qui voulait bien…
– Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
Ma bohème :
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Merci
Lista de comentários
Réponse :En plaçant ces deux poèmes aux extrémités du recueil, Rimbaud crée un contraste saisissant entre la désillusion initiale et l'aspiration à la liberté à la fin. Il suggère également un voyage narratif ou émotionnel à travers le recueil, du désenchantement à la quête de soi et à la recherche de la vérité intérieure. Cette structure renforce l'idée que la poésie de Rimbaud est une exploration de l'âme et de la condition humaine, avec tous ses contrastes et ses ambiguïtés.
Explications :Voici quelques commentaires sur ce choix :
"Première soirée" en ouverture :
"Première soirée" est le poème d'ouverture du recueil, ce qui signifie qu'il est le premier contact du lecteur avec l'œuvre. Ce choix est intentionnel et invite le lecteur à entrer dans l'univers de Rimbaud.
Le poème décrit une soirée d'ennui, de mélancolie et d'isolement. Il évoque un sentiment d'aliénation et d'insatisfaction qui est présent tout au long du recueil. En commençant par ce poème, Rimbaud établit immédiatement une atmosphère de désillusion et d'interrogation.
"Ma Bohème" en clôture :
"Ma Bohème" est placé en clôture du recueil, ce qui signifie qu'il conclut l'expérience de lecture. Cela donne au poème une importance particulière.
"Ma Bohème" contraste fortement avec "Première soirée". Il décrit une vie aventureuse et libre, une évasion de la société conventionnelle. C'est un poème qui célèbre la recherche de la liberté, du voyage et de l'expérience. En le plaçant en fin de recueil, Rimbaud peut laisser une impression d'espoir et de liberté après avoir exploré les thèmes sombres et mélancoliques précédents