Régulièrement, des débats traversent chercheurs, praticiens de terrain et responsables politiques quant à l’état de l’école en France, et une thématique se détache des autres, reflet des appréciations conjoncturelles. Ainsi, la massification de l’enseignement et l’entrée dans le second degré des enfants de milieu populaire ont constitué « l’échec scolaire » comme une question majeure à partir des années 1960 (Lahire, 1993). Les « violences scolaires » ont fait florès dans les années 1990, et aujourd’hui, absentéisme et déscolarisation apparaissent prépondérants, jusqu’à susciter la mise en place de groupes de travail dont le plus connu a donné lieu à un rapport (rapport Machard [1] ). La procédure sur le contrôle et la promotion de l’assiduité des élèves soumis à l’obligation scolaire a été modifiée [2]. En outre, un appel d’offres récent a abouti à 12 rapports de recherche, rendant compte d’une production de connaissances sur tout le territoire de l’hexagone [3].
Les rapports et ouvrages réalisés à partir des recherches qui existent aujourd’hui, qu’ils soient issus de l’appel d’offres de décembre 1999 ou d’autres travaux, proposent des analyses de la question à partir de définitions différentes, en insistant sur tel ou tel aspect des processus vécus par les élèves « déscolarisés »: scolarité, vie familiale, groupes de pairs, etc. Les méthodologies sont également très diverses, et nous nous proposons au cours de cet article de présenter des éléments d’un débat scientifique autour de plusieurs questions qui ont justement fait débat entre les équipes de chercheurs
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Régulièrement, des débats traversent chercheurs, praticiens de terrain et responsables politiques quant à l’état de l’école en France, et une thématique se détache des autres, reflet des appréciations conjoncturelles. Ainsi, la massification de l’enseignement et l’entrée dans le second degré des enfants de milieu populaire ont constitué « l’échec scolaire » comme une question majeure à partir des années 1960 (Lahire, 1993). Les « violences scolaires » ont fait florès dans les années 1990, et aujourd’hui, absentéisme et déscolarisation apparaissent prépondérants, jusqu’à susciter la mise en place de groupes de travail dont le plus connu a donné lieu à un rapport (rapport Machard [1] ). La procédure sur le contrôle et la promotion de l’assiduité des élèves soumis à l’obligation scolaire a été modifiée [2]. En outre, un appel d’offres récent a abouti à 12 rapports de recherche, rendant compte d’une production de connaissances sur tout le territoire de l’hexagone [3].
Les rapports et ouvrages réalisés à partir des recherches qui existent aujourd’hui, qu’ils soient issus de l’appel d’offres de décembre 1999 ou d’autres travaux, proposent des analyses de la question à partir de définitions différentes, en insistant sur tel ou tel aspect des processus vécus par les élèves « déscolarisés »: scolarité, vie familiale, groupes de pairs, etc. Les méthodologies sont également très diverses, et nous nous proposons au cours de cet article de présenter des éléments d’un débat scientifique autour de plusieurs questions qui ont justement fait débat entre les équipes de chercheurs