La technique de pensée adoptée par Descartes pour parvenir à une première vérité, à un premier principe, est celle du doute " hyperbolique ", qui doit servir l’action et non l’empêcher. Il s’agit de révoquer tout ce qui nous semble douteux, et de conserver tout ce qui résiste à l’épreuve du doute. Descartes montre qu’une seule chose est indubitable : "je pense donc je suis" (c'est le cogito). C’est-à-dire que moi qui suis en train de penser, je suis bien réel. Douter c’est penser ; et penser c’est être quelque chose. Cependant, lorsque je doute, je fais comme si je n’avais pas de corps : même si je doute de tout ce qui m’entoure, je reste quelque chose de réel (celui qui doute). Alors que si je cesse de penser, et que ce qui m’entoure est vrai, rien ne pourrait me laisser supposer que je suis réel. Descartes en déduit que la nature de l’homme est donc de penser, et qu’il ne s’assure de toute chose que par la pensée.
Ce que je suis c'est donc une "âme", un être dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser. Ainsi Descartes trouve-t-il dans le "cogito ergo sum" le premier principe de la philosophie recherchée.
Ainsi le doute me révèle que l’âme est distincte du corps : l’âme est immatérielle, et pourtant plus aisée à connaître que le corps. Car je ne sais que j’ai un corps que par la pensée ; mais le corps seul ne me renseigne en rien sur l’existence de mon âme. Bref, l’âme est tout ce que le corps n’est pas. Ainsi, le clair et le distinct sont la manifestation du vrai. En disant : "Je pense, donc je suis", je sais ce qu’est une vérité certaine car c’est une vérité première. La vérité n’est donc pas autre chose que le sentiment vif d’une évidence. La difficulté consiste alors à ne pas se laisser abuser par ce que nous croyons concevoir distinctement au moyen de nos sens.
Dans sa recherche de la vérité, Descartes refuse donc tout argument d’autorité : pour lui, la vérité ne se trouve pas dans les livres et l’ancienneté d’un savoir n’est pas un gage de vérité. En effet, pour Descartes, sans méthode, il n’existe point de connaissance certaine. Pour réconcilier la science avec la vie, il décide alors de penser par lui-même avec une méthode mathématique et progressive de l’ordre de la démonstration qu’il définit rigoureusement et dont les règles sont au nombre de quatre : l'évidence, l'ordre, l'analyse, l'énumération. La première étape est le doute" hyperbolique", lequel désigne un doute absolu qui consiste à " tenir pour faux le vraisemblable ", à n'admettre par conséquent pour vrai que ce qui est absolument certain (c’est un doute méthodique et non pas sceptique). Mais Descartes veut également éviter à tout prix l’indécision en conciliant doute et action et en établissant une morale provisoire de la modération.
Élève des jésuites à La Flèche, Descartes rompt donc avec ses maîtres, les scolastiques, et devient l’un des principaux fondateurs de la philosophie moderne à travers son Discours de la méthode.
Lista de comentários
Bonjour,
La technique de pensée adoptée par Descartes pour parvenir à une première vérité, à un premier principe, est celle du doute " hyperbolique ", qui doit servir l’action et non l’empêcher. Il s’agit de révoquer tout ce qui nous semble douteux, et de conserver tout ce qui résiste à l’épreuve du doute. Descartes montre qu’une seule chose est indubitable : "je pense donc je suis" (c'est le cogito). C’est-à-dire que moi qui suis en train de penser, je suis bien réel. Douter c’est penser ; et penser c’est être quelque chose. Cependant, lorsque je doute, je fais comme si je n’avais pas de corps : même si je doute de tout ce qui m’entoure, je reste quelque chose de réel (celui qui doute). Alors que si je cesse de penser, et que ce qui m’entoure est vrai, rien ne pourrait me laisser supposer que je suis réel. Descartes en déduit que la nature de l’homme est donc de penser, et qu’il ne s’assure de toute chose que par la pensée.
Ce que je suis c'est donc une "âme", un être dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser. Ainsi Descartes trouve-t-il dans le "cogito ergo sum" le premier principe de la philosophie recherchée.
Ainsi le doute me révèle que l’âme est distincte du corps : l’âme est immatérielle, et pourtant plus aisée à connaître que le corps. Car je ne sais que j’ai un corps que par la pensée ; mais le corps seul ne me renseigne en rien sur l’existence de mon âme. Bref, l’âme est tout ce que le corps n’est pas. Ainsi, le clair et le distinct sont la manifestation du vrai. En disant : "Je pense, donc je suis", je sais ce qu’est une vérité certaine car c’est une vérité première. La vérité n’est donc pas autre chose que le sentiment vif d’une évidence. La difficulté consiste alors à ne pas se laisser abuser par ce que nous croyons concevoir distinctement au moyen de nos sens.
Dans sa recherche de la vérité, Descartes refuse donc tout argument d’autorité : pour lui, la vérité ne se trouve pas dans les livres et l’ancienneté d’un savoir n’est pas un gage de vérité. En effet, pour Descartes, sans méthode, il n’existe point de connaissance certaine. Pour réconcilier la science avec la vie, il décide alors de penser par lui-même avec une méthode mathématique et progressive de l’ordre de la démonstration qu’il définit rigoureusement et dont les règles sont au nombre de quatre : l'évidence, l'ordre, l'analyse, l'énumération. La première étape est le doute" hyperbolique", lequel désigne un doute absolu qui consiste à " tenir pour faux le vraisemblable ", à n'admettre par conséquent pour vrai que ce qui est absolument certain (c’est un doute méthodique et non pas sceptique). Mais Descartes veut également éviter à tout prix l’indécision en conciliant doute et action et en établissant une morale provisoire de la modération.
Élève des jésuites à La Flèche, Descartes rompt donc avec ses maîtres, les scolastiques, et devient l’un des principaux fondateurs de la philosophie moderne à travers son Discours de la méthode.