Bonsoir, deux petites questions où je bloque sur l'exercice dont le thème est peut-on réduire le vivant à une machine ?
1) Descartes prêtent-il qu'il n'y a pas de différence entre les machines et les êtres naturels ou qu'il n'en voit pas? Même question pour Kant.
2) Existe-t-il donc une différence de degré ou une différence de de nature entre la machine et le vivant ?
Voici les deux textes de Descartes et Kant :
''Je ne connais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seule compose, sinon que les effets des machines ne dépendent que de l’agencement de certains tuyaux, ou ressorts, ou autres instruments, qui, devant avoir quelque proportion avec les mains de ceux qui les font, sont toujours si grands que leurs figures et mouvements se peuvent voir, au lieu que les tuyaux ou ressorts qui causent les effets des corps naturels sont ordinairement trop petits pour être aperçus de nos sens. Et il est certain que toutes les règles des mécaniques appartiennent à la physique, en sorte que toutes les choses qui sont artificielles, sont avec cela naturelles. Car, par exemple, lorsqu’une montre marque les heures par le moyen des roues dont elle est faite, cela ne lui est pas moins naturel qu’il est à un arbre de produire des fruits.´´
René Descartes, Principe de la philosophie.
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´´Dans une montre une partie est l'instrument du mouvement des autres, mais un rouage n'est pas la cause efficiente de la production d'un autre rouage ; certes une partie existe pour une autre, mais ce n'est pas par cette autre partie qu'elle existe. C'est pourquoi la cause productrice de celles-ci et de leur forme n'est pas contenue dans la nature (de cette matière), mais en dehors d'elle dans un être, qui d'après des Idées peut réaliser un tout possible par sa causalité. C'est pourquoi aussi dans une montre un rouage ne peut en produire un autre et encore moins une montre d'autres montres, en sorte qu'à cet effet elle utiliserait (elle organiserait) d'autres matières ; c'est pourquoi elle ne remplace pas d'elle-même les parties, qui lui ont été ôtées, ni ne corrige leurs défauts dans la première formation par l'intervention des autres parties, ou se répare elle-même, lorsqu'elle est déréglée : or tout cela nous pouvons en revanche l'attendre de la nature organisée. Ainsi un être organisé n'est pas simplement machine, car la machine possède uniquement une force motrice ; mais l'être organisé possède en soi une force formatrice qu'il communique aux matériaux, qui ne la possèdent pas (il les organise) : il s'agit ainsi d'une force formatrice qui se propage et qui ne peut pas être expliquée par la seule faculté de mouvoir (le mécanisme).´´
Kant, Critique de la faculté de juger.
Merci pour votre aide.
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Bonjour,
1) Descartes, dans ce texte, prône qu'il n'y a pas de différence entre les êtres naturels et les machines. Tout du moins, il n'en connais pas, il n'en voit donc pas. Il ne voit pas de différence fondamental, il en déduit donc qu'il n'y en a pas, les mêmes lois physiques s'appliquent, etc.
Pour Kant, en revanche, de par l'exemple de la procréation et de la cicatrisation (sous entendus dans le texte), l'homme a une force formatrice sui lui permet de crée alors que la machine a une forme motrice uniquement. Ainsi, Kant observe et déduis qu'il y a des différences entres les machines et les êtres naturels.
2) D'après le texte de Kant, il y aurait une différence de nature entre les machines et les êtres vivants, les derniers ayant des capacités qu'ils sont incapables d'inculquer aux machines, ayant donc des forces (formatrice, capacité de se soigner) absolument unique et incompatible avec la machine.
Dans ce texte de Descartes, il n'y aurait qu'une différence de degrés entre les êtres vivant et les machines, les êtres vivant ne seraient que des machines très perfectionnées, mais répondant aux mêmes lois de physique, comparant organes aux mécanismes d'une montre.