Réponse :

Là où j'habite, il y'a de l'herbe, des fleurs, des bâtiments, mais surtout, beaucoup d'écrans et d'immense constructions géométriquement étudiées et pensées pour loger les milliers d'humanoïdes qui sortent chaque jour des usines. Nuit et jour. Pour être honnête, les seules pâquerettes que je peux sentir sont celles présentes sur mon minuscule balcon. Partage de l'espace oblige. Je ne me plains pas. Au contraire, j'aime parcourir les rues de ma ville, éclairées par ces publicités si extraordinairement banalisées : le coeur artificiel qui rallonge votre durée de vie, ou mieux, des poumons permettant de respirer sous l'eau.

J'ai rarement l'occasion de côtoyer des terriens. Ils se font plus rares. Je prends tout de même plaisir à partager du temps avec mon meilleur ami : un humanoïde fort intelligent, et déjà si loin de ma réalité. À peine 2 ans après sa création, il me dépasse à tout niveau. Alors oui, je l'apprécie pour sa capacité à formuler des solutions pérennes face aux enjeux de notre société (pauvreté, réchauffement, énergie, guerres...) toutefois, il manque cruellement d'émotions. Peu importe l'événement ou la discussion, tout le laisse de marbre. J'attends de lui la joie, la peur, la tristesse... la vie ! Que nenni.  

Cet ami-là, je l'appelle HU2015. C'est son nom, ou plutôt, son code d'identification. Chaque jour je le charge d'effectuer quelques corvées d'usage : courses, lessive ou nettoyage. La société à l'origine de sa fabrication me l'a confié. C'est comme cela dans chaque foyer. Autant en profiter. Je peux tout lui demander, il n'est jamais fatigué. Du moment que sa batterie est chargée, il est capable de marcher durant des heures et porter de lourdes charges. Toutefois, je ne sera jamais réellement mon ami. Il ne comprend pas les sentiments humains. Il n'est pas programmé pour soigner les chagrins.

Un robot n'est qu'une machine artificielle à laquelle on ajoute une intelligence. Il peut uniquement prendre l'apparence d'un humain. Il sourit et interagit grâce à un programme informatique. Où est donc sa conscience ? Comme le dit le proverbe : "l'habit ne fait pas le moine".

Explications :