Dossier sur l’autobiographie : l’histoire marquée par l’Histoire



" Si le témoin s'est fait violence et a choisi de témoigner, c'est pour les jeunes d'aujourd'hui, pour les enfants qui naîtront demain : il ne veut pas que son passé devienne leur avenir."

Elie Wiesel

préface de La Nuit, Éditions de Minuit, 2007.



Texte 1

Gaston Biron avait vingt-neuf ans en 1914. Pendant plus de deux ans de guerre, Gaston, qui ne cessait d’écrire à sa mère Joséphine, avait attendu en vain une permission qui ne venait pas. Et puis le grand jour vint, malheureusement chargé d’une épouvantable déception : à l’arrière, il arrivait que le spectacle de ces poilus arrachés à leurs tranchées dérange… Il mourut de ses blessures le 11 septembre 1916 à l’hôpital de Chartres.

Samedi 25 mars 1916 (après Verdun)

Ma chère mère,

[…] Par quel miracle suis-je sorti de cet enfer, je me demande encore bien des fois s’il est vrai que je suis encore vivant ; pense donc, nous sommes montés mille deux cents et nous sommes redescendus trois cents ; pourquoi suis-je de ces trois cents qui ont eu de la chance de s’en tirer, je n’en sais rien, pourtant j’aurais dû être tué cent fois, et à chaque minute, pendant ces huit longs jours, j’ai cru ma dernière heure arrivée. Nous étions tous montés là-haut après avoir fait le sacrifice de notre vie, car nous ne pensions pas qu’il fût possible de se tirer d’une pareille fournaise.

Oui, ma chère mère, nous avons beaucoup souffert et personne ne pourra jamais savoir par quelles transes et quelles souffrances horribles nous avons passé. A la souffrance morale de croire à chaque instant la mort nous surprendre viennent s’ajouter les souffrances physiques de longues nuits sans dormir : huit jours sans boire et presque sans manger, huit jours à vivre au milieu d’un charnier humain, couchant au milieu des cadavres, marchant sur nos camarades tombés la veille ; ah ! j’ai bien pensé à vous tous durant ces heures terribles, et ce fut ma plus grande souffrance que l’idée de ne jamais vous revoir. Nous avons tous bien vieilli ma chère mère, et pour beaucoup, les cheveux grisonnants seront la marque éternelle des souffrances endurées ; et je suis de ceux-là. Plus de rires, plus de gaieté au bataillon, nous portons dans notre cœur le deuil de tous nos camarades tombés à Verdun du 5 au 12 mars.

Est-ce un bonheur pour moi d’en être réchappé ? Je l’ignore mais si je dois tomber plus tard, il eut été préférable que je reste là-bas. Tu as raison de prier pour moi, nous avons tous besoin que quelqu’un prie pour nous, et moi-même bien souvent quand les obus tombaient autour de moi, je murmurais les prières que j’ai apprises quand j’étais tout petit, et tu peux croire que jamais prières ne furent dites avec plus de ferveur.

[…]

Ton fils qui te chérit et t’embrasse un million de fois.

Gaston






¤ Réponds aux questions suivantes en t’appuyant sur les textes précédents. Tu dois rédiger et dévelpopper tes réponses qui contiendront des citations.



1°) Montre que ces textes autobiographiques mêlent histoire personnelle et Histoire historique.

2°) Pourquoi ces écrivains ont-ils écrits ces textes ?

3°) pourquoi le texte vous a marqué(e) ? Expliquez votre choix en rédigeant un paragraphe assorti de citations.

4°) Quelle portée/résonnance/influence le témoignage de ses écrivains peut-il avoir dans notre monde contemporain ? Que peut apporter la lecture de ces œuvres ?

Merci pour votre. repsse

Please enter comments
Please enter your name.
Please enter the correct email address.
You must agree before submitting.

Lista de comentários


Helpful Social

Copyright © 2024 ELIBRARY.TIPS - All rights reserved.