La mondialisation va-t-elle à l'encontre de l'Etat ?
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EnjoyPhenixJ'avais fait une disert sur ce sujet cette année. Je te donne ma réponse..
Malgré son statut de référence géographique qui n'est pas près de disparaître, l'Etat est une notion dont la souveraineté est menacée par la mondialisation : il perd pied face à des enjeux internationaux et des acteurs supranationaux ou non-étatiques. Cependant le recul de l'Etat dont on parle au XXIe siècle est à nuancer : l'Etat reste aujourd'hui indispensable à l'international et surtout à l'intérieur des pays, dans des secteurs peut-être moins nombreux mais bien précis.
L'Etat est une référence géographique incontestable, une structure indispensable dans l'organisation du monde. C'est pour cela qu'il continue à se développer : 26 000 kilomètres de frontières sont apparus depuis 15 ans, car fonder un Etat est encore la meilleur solution pour parer des conflits ethniques ou économiques (le dernier en date étant la création du Sud-Soudan en 2011 pour des raisons religieuses). La frontière, l'interface qui sépare les Etats, est d'autant plus cruciale que les échanges (humains, matériels ou immatériels) se multiplient : pour les contrôler et les structurer, des barrières sont nécessaires.
Cependant la légitimité de l'Etat à contrôler les flux et la gouvernance mondiale est remise en cause de deux façons. D'abord par l'apparition de nouveaux acteurs, plus spécialisés et plus puissants, comme les FTN dans l'économie, les ONG dans le domaine social et environnemental, les agences de notations en finance, etc. En particulier pour ce qui est de l'économie mondiale, les Etats perdent en pouvoir et doivent s'en remettre à des organisations internationales (OMC, FMI) ou se rassembler en intégrations régionales pour protéger leurs décisions. D'autre part, des défis qui appellent un règlement supranational apparaissent, et un Etat seul ne peut y faire face : le problème environnemental ou celui des réseaux illégaux (trafics, terrorisme) demandent de vrais pouvoirs supranationaux. Le retrait de l'Etat est pourtant à nuancer au vu de cette situation : à l'international, ce sont toujours les Etats qui ont la primauté de décision, même si celle-ci se fait au sein d'organisations internationales (comme l'ONU). Par exemple, face à l'enjeu de défense qu'est le terrorisme, la réponse ne peut venir que des Etats, réunis en une coalition qui peut intervenir à l'étranger (Afghanistan et Irak depuis 2001). A l'intérieur des pays, l'Etat, s'il a moins de prise sur la situation économique, reste responsable du bien-être de la population (via la culture, la santé, l'éducation) et de l'aménagement du territoire. Il continue à recevoir de l'argent des prélèvements obligatoires dans le but de rendre la vie meilleure.
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anno32
Le terme mondialisation est souvent assimilé par les économistes comme synonyme d'internationalisation ou de globalisation. C e n'est rien d'autre qu'une nouvelle manière de repenser l'économie mondiale, une nouvelle façon de la "remodeler". Qu'est ce que peut engendrer cette nouvelle donne dans la manière même de fonctionnement de nos états?
Cette internationalisation du capital mondial ou mondialisation peut faire éclater cette unité qui fonde les bases de l'état sur tous les plans et dans tous ces aspects. Les échanges commerciaux ne sont plus ce qu'ils étaient il y'a plusieurs années en arrière. Les produits non plus une nationalité. On n'arrive plus à distinguer le produit français du produit chinois ou américain. Certains firmes nationales ne réalisent plus qu'une faible proportion de leur production ou de leur vente.
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Malgré son statut de référence géographique qui n'est pas près de disparaître, l'Etat est une notion dont la souveraineté est menacée par la mondialisation : il perd pied face à des enjeux internationaux et des acteurs supranationaux ou non-étatiques. Cependant le recul de l'Etat dont on parle au XXIe siècle est à nuancer : l'Etat reste aujourd'hui indispensable à l'international et surtout à l'intérieur des pays, dans des secteurs peut-être moins nombreux mais bien précis.
L'Etat est une référence géographique incontestable, une structure indispensable dans l'organisation du monde. C'est pour cela qu'il continue à se développer : 26 000 kilomètres de frontières sont apparus depuis 15 ans, car fonder un Etat est encore la meilleur solution pour parer des conflits ethniques ou économiques (le dernier en date étant la création du Sud-Soudan en 2011 pour des raisons religieuses). La frontière, l'interface qui sépare les Etats, est d'autant plus cruciale que les échanges (humains, matériels ou immatériels) se multiplient : pour les contrôler et les structurer, des barrières sont nécessaires.
Cependant la légitimité de l'Etat à contrôler les flux et la gouvernance mondiale est remise en cause de deux façons. D'abord par l'apparition de nouveaux acteurs, plus spécialisés et plus puissants, comme les FTN dans l'économie, les ONG dans le domaine social et environnemental, les agences de notations en finance, etc. En particulier pour ce qui est de l'économie mondiale, les Etats perdent en pouvoir et doivent s'en remettre à des organisations internationales (OMC, FMI) ou se rassembler en intégrations régionales pour protéger leurs décisions. D'autre part, des défis qui appellent un règlement supranational apparaissent, et un Etat seul ne peut y faire face : le problème environnemental ou celui des réseaux illégaux (trafics, terrorisme) demandent de vrais pouvoirs supranationaux.
Le retrait de l'Etat est pourtant à nuancer au vu de cette situation : à l'international, ce sont toujours les Etats qui ont la primauté de décision, même si celle-ci se fait au sein d'organisations internationales (comme l'ONU). Par exemple, face à l'enjeu de défense qu'est le terrorisme, la réponse ne peut venir que des Etats, réunis en une coalition qui peut intervenir à l'étranger (Afghanistan et Irak depuis 2001). A l'intérieur des pays, l'Etat, s'il a moins de prise sur la situation économique, reste responsable du bien-être de la population (via la culture, la santé, l'éducation) et de l'aménagement du territoire. Il continue à recevoir de l'argent des prélèvements obligatoires dans le but de rendre la vie meilleure.
Cette internationalisation du capital mondial ou mondialisation peut faire éclater cette unité qui fonde les bases de l'état sur tous les plans et dans tous ces aspects.
Les échanges commerciaux ne sont plus ce qu'ils étaient il y'a plusieurs années en arrière. Les produits non plus une nationalité. On n'arrive plus à distinguer le produit français du produit chinois ou américain. Certains firmes nationales ne réalisent plus qu'une faible proportion de leur production ou de leur vente.