S'il vous plait aidez moi c'est urgent: La chose que je regrette le plus dans les détails de ma vie dont j'ai perdu la mémoire est de n'avoir pas écrit des mémoires de mes voyages. Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi-même, si j'ose ainsi dire, que dans ceux que j'ai faits seul et à pied. La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées : je ne puis presque penser quand je reste en place, il faut que mon corps soit en mouvement pour y mettre mon esprit. La vue de la campagne, la succession des aspects agréables, le grand air, le grand appétit, la bonne santé que je gagne en marchant, l'indépendance, l'éloignement de tout ce qui me fait sentir ma dépendance, de tout ce qui me rappelle à ma situation, tout cela dégage mon âme, me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l'immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte. Je dispose en maître de la nature entière ; mon cœur, errant d'objet en objet, s'unit à ceux qui le flattent, s'entoure d'images charmantes, s'enivre de sentiments délicieux. Si pour les fixer je m'amuse à les décrire, quelle force de la plume, quelle fraîcheur des mots, quelle énergie d'expression je leur donne ! Jean-Jacques ROUSSEAU, Les Confessions LES QUESTIONS: 1. D'après Jean-Jacques Rousseau, quels sont les avantages du voyage à pied ? 2. Précisez l'identité du narrateur. 3. Relevez et étudiez quelques procédés d'écriture auxquels a recours le narrateur pour convaincre le lecteur des avantages du voyage à pied ?
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S'il vous plait aidez moi pour ce devoir. ( Jean-Jacques Rousseau, qui a passé sa jeunesse en Suisse, découvre Paris à l’âge de 19 ans. ) Combien l’abord de Paris démentit l’idée que j’en avais ! La décoration extérieure que j’ai vue à Turin, la beauté des rues, la symétrie et l’alignement des maisons, me faisaient chercher à Paris autre chose encore. Je m’étais figuré une ville aussi belle que grande, de l’aspect le plus imposant, où l’on ne voyait que de superbes rues, des palais de marbre et d’or. En entrant par le faubourg Saint-Marceau, je ne vis que de petites rues sales et puantes, de vilaines maisons noires, l’air de la malpropreté, de la pauvreté, des mendiants, des charretiers, des crieuses de tisanes et de vieux chapeaux. Tout cela me frappa d’abord à tel point, que tout ce que j’ai vu depuis à Paris de magnificence réelle n’a pu détruire cette première impression, et qu’il m’en est resté toujours un secret dégoût pour l’habitation de cette capitale. Je puis dire que tout le temps que j’ai vécu dans la suite ne fut employé qu’à y chercher des ressources pour me mettre en état d’en vivre éloigné. Tel est le fruit d’une imagination trop active, qui exagère par-dessus l’exagération des hommes, et voit toujours plus que ce que l’on lui dit. On m’avait tant vanté Paris, que je me l’étais figuré comme l’ancienne Babylone, dont je trouverais peut-être autant à rabattre, si je l’avais vue, du portrait que je m’en suis fait. La même chose m’arriva à l’Opéra, où je me pressai d’aller le lendemain de mon arrivée ; la même chose m’arriva dans la suite à Versailles ; dans la suite encore en voyant la mer ; et la même chose m’arriva toujours en voyant des spectacles qu’on m’aura trop annoncés : car il est impossible aux hommes et difficile à la nature elle-même de passer en richesse mon imagination. JEAN-JACQUES ROUSSEAU, Les Confessions 1. a .Comment Rousseau a-t-il imaginé Paris ? 1. b . Comment a-t-il trouvé cette ville à sa première visite ? 2. Depuis cette découverte, quels ont été les sentiments de Rousseau vis-à-vis de Paris ? 3. Comment Rousseau explique-t-il sa déception à sa découverte de cette ville et d’autres lieux encore ? 4. Relevez et étudiez trois procédés d’écriture auxquels a recours Rousseau pour dévaloriser Paris ?
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