Avait été obligée de vendre, et je tenais à aller la revoir, à l’embrasser, à lui donner une belle vache ; j’étais certain de lui faire plaisir. Depuis que Mattia était avec moi, je lui avais appris à lire, à écrire, à compter ; mais son esprit ne s’intéressait pas beaucoup à cela. En musique, au contraire, il avait fait des progrès étonnants. Il commençait à me poser des questions difficiles. Nous continuons notre route ; en jouant de la musique, en chantant, en faisant travailler Capi, nous arrivons à gagner de bonnes sommes d’argent. A Ussel, je raconte à Mattia que c’est la ville où Vitalis m’avait acheté mes premières chaussures ! Ces chaussures à clous qui m’avaient rendu si heureux ! Nous allons poser nos sacs à l’hôtel où j’étais descendu avec Vitalis. Puis nous nous mettons à la recherche d’un vétérinaire. Je lui explique que nous voulons acheter une vache ; d’abord, cela lui paraît drôle, car il ne nous voyait pas promenant une vache à travers la France. Mais quand je lui raconte ce que nous voulons faire de l’animal, il me répond :  -Vous êtes de braves garçons, venez me chercher demain matin, j’irai avec vous au marché et je vous promets que nous choisirons une belle bête.  -Combien vous devrons-nous, Monsieur ?  -Rien du tout, je ne vais pas prendre de l’argent à de braves enfants comme vous. Le soir, pour remercier le vétérinaire, nous allons devant sa porte jouer de la musique. Il était tard, et le voilà qui se met à sa fenêtre, nous reconnaît, descend bien vite et nous ouvre la porte.  -Entrez, entrez, mes enfants, dit-il, que voulez-vous donc ? il est tard !  -Nous vous jouons de la musique, pour vous remercier d’être si bon pour nous.  -C’est très gentil de votre part, mais alors, entrez dans le jardin, car l’agent va vous arrêter : il est défendu de faire du bruit au coucher du soleil ! Le vétérinaire avait beaucoup d’enfants, nous étions donc nombreux dans son jardin, et la soirée se passe agréablement et vite. Nous allons nous coucher, ayant bu et mangé beaucoup de bonnes choses qu’il voulait nous offrir. Le lendemain, nous allons de bonne heure au marché, où le vétérinaire doit nous retrouver. Nous avions vu dix-sept vaches, mais notre ami arrive, et en choisit une autre encore. Elle coûte cher et nous arrivons tout juste à l’acheter. La vache, et la corde pour lui passer au cou et la conduire, voilà notre poche vide, quand, vers le début de l’après-midi, nous nous remettons en route. Pourtant, le jour du marché avait fait venir un grand nombre de gens à Ussel, et, le soir venu, nous avions de nouveau gagné quelque argent. En arrivant près de Chavanon, nous nous reposons un peu, j’enlève sa corde à la vache, qui se met à manger de l’herbe, et nous mangeons tranquillement notre bon pain frais. Mattia, tout content, commence à jouer une chanson si gaie, si gaie…que la vache lève la tête , se sauve, si vite que nous ne pouvions l’attraper ! Nous voilà donc en train de courir après elle, Capi aussi, et nous entrons tous ensemble, la vache en tête, dans le village de Chavanon ! Là, des gens l’arrêtent ; mais quand nous la demandons, personne ne veut croire qu’elle est à nous. « Où l’avez-vous achetée ? avec quel argent ? et, d’abord, où sont vos papiers ? » nous demande l’agent ! De papiers, je n’en ai jamais eu ! On nous emmène à la police, et je fais taire Mattia, me rappelant ce qui était arrivé à mon pauvre Vitalis à Toulouse. Enfermés en prison, nous étions bien tristes, quand tout à coup la porte s’ouvre, pour laisser passer un vieux monsieur à cheveux blancs. C’est le juge de paix.  -On me dit que vous avez volé une vache ? Nous dit doucement le vieux monsieur. Je lui raconte notre histoire. Je lui donne le nom du vétérinaire à Ussel. Je lui explique comment nous avons gagné de quoi acheter cet animal, en travaillant de Paris à Varses et de Varses à Ussel.  -Puisque vous êtes allés à Varses, racontez-moi ça, je verrai bien si vous dites la vérité. Vous me donnez des noms, mais je ne peux savoir si votre histoire est vraie. Et qui de vous deux est Rémi ?  -Moi, Monsieur le juge ! Je lui raconte tout ce qui s’était passé depuis que j’avais rencontré Mattia. Le juge m’écoute, avec un bon regard. Puis il nous quitte. Nous passons une nuit sans histoire, et le jour suivant, le juge de paix revient, avec notre ami le vétérinaire, qui avait voulu venir lui-même nous mettre en liberté. Le juge tenait à la main un beau papier, avec un timbre dessus :  -Vous avez tort, nous dit-il, de faire ces voyages sans passeport. En voilà un, pour vous deux. Au revoir et bonne chance, mes enfants ! En passant devant la boulangerie, une idée me vient :  -Je vais acheter à la mère Barberin de quoi faire des crêpes, dis-je à Mattia : nous arriverons avec du beurre, de la farine, elle aura le lait de la Roussette, et nous trouverons des œufs près de chez elle, ce sera plus sûr : nous pourrions les casser en route. _________________________________________ SVP JE VEUX UN RESUME. URGENT!
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