Bjr pouvez vous m aidez svp Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. [...]   L’homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d’un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup ; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d’un coude, tantôt de l’autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d’est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d’ouvrier sans travail et sans gîte, l’espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour. Depuis une heure, il avançait ainsi, lorsque sur la gauche, à deux kilomètres de Montsou, il aperçut des feux rouges, trois brasiers brûlant au plein air, et comme suspendus. D’abord, il hésita, pris de crainte ; puis, il ne put résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains.   [Les feux sont ceux d’une mine, le Voreux. Là, l’homme se présente : il s’appelle Étienne Lantier et il marche à la recherche d’un emploi depuis une semaine. Un vieil ouvrier lui répond.]   – Moi, dit-il, je suis de Montsou, je m’appelle Bonnemort.   – C’est un surnom ? demanda Étienne étonné.   Le vieux eut un ricanement d’aise, et montrant le Voreux :   – Oui, oui… On m’a retiré trois fois de là-dedans en morceaux, une fois avec tout le poil roussi, une autre avec de la terre jusque dans le gésier, la troisième avec le ventre gonflé d’eau comme une grenouille… Alors, quand ils ont vu que je ne voulais pas crever, ils m’ont appelé Bonnemort, pour rire.   Sa gaieté redoubla, un grincement de poulie mal graissée, qui finit par dégénérer en un accès terrible de toux. La corbeille de feu, maintenant, éclairait en plein sa grosse tête, aux cheveux blancs et rares, à la face plate, d’une pâleur livide, maculée de taches bleuâtres. Il était petit, le cou énorme, les mollets et les talons en dehors, avec de longs bras dont les mains carrées tombaient à ses genoux. Du reste, comme son cheval qui demeurait immobile sur les pieds, sans paraître souffrir du vent, il semblait en pierre, il n’avait l’air de se douter ni du froid ni des bourrasques sifflant à ses oreilles. Quand il eut toussé, la gorge arrachée par un raclement profond, il cracha au pied de la corbeille, et la terre noircit.   Étienne le regardait, regardait le sol qu’il tachait de la sorte.   – Il y a longtemps, reprit-il, que vous travaillez à la mine ?   Bonnemort ouvrit tout grands les deux bras.   – Longtemps, ah ! oui !… Je n’avais pas huit ans, lorsque je suis descendu, tenez ! juste dans le Voreux, et j’en ai cinquante-huit, à cette heure. Calculez un peu… [...] Ils me disent de me reposer, continua-t-il. Moi, je ne veux pas, ils me croient trop bête !… J’irai bien deux années, jusqu’à ma soixantaine, pour avoir la pension de cent quatre-vingts francs. Si je leur souhaitais le bonsoir aujourd’hui, ils m’accorderaient tout de suite celle de cent cinquante. Ils sont malins, les bougres !… QUESTIONS 1. Comment s’appelle l’homme (lignes 2 et 4) dont il est question ? 2. Que cherche cet homme depuis deux semaines ? 3. D’où proviennent les « feux rouges » et les « trois brasiers brûlant au plein air » aperçus par le personnage ? 4. a) Où travaille Bonnemort ? b) A quel âge a-t-il commencé à y travailler ? c) Depuis combien de temps y travaille-t-il ? d) Pourquoi ce surnom de « Bonne mort » ? 5. le personnage de Bonnemort vous parait-il en bonne santé ? Justifiez votre réponse en citant le texte. 6. Avec vos propres mots, expliquez pourquoi Bonnemort veut encore travailler deux ans de plus. merci bcp
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