bonjour, pouvez-vous m'aider, je dois faire un résumé de ce texte ? "Il y a un excès de rigueur et un excès d’indulgence, tous deux également à éviter. Si vous laissez pâtir les enfants, vous exposez leur santé, leur vie ; vous les rendez actuellement misérables ; si vous leur épargnez avec trop de soin toute espèce de mal être, vous leur préparez de grandes misères ; vous les rendez délicats, sensibles ; vous les sortez de leur état d’hommes dans lequel ils rentreront un jour malgré vous. Pour ne les pas exposer à quelques maux de la nature, vous êtes l’artisan de ceux qu’elle ne leur a pas donnés. Vous me direz que je tombe dans le cas de ces mauvais pères auxquels je reprochais de sacrifier le bonheur des enfants à la considération d’un temps éloigné qui peut ne jamais être. Non pas : car la liberté que je donne à mon élève le dédommage amplement des légères incommodités auxquelles je le laisse exposé. Je vois de petits polissons jouer sur la neige, violets, transis, et pouvant à peine remuer les doigts. Il ne tient qu’à eux de s’aller chauffer, ils n’en font rien ; si on les y forçait, ils sentiraient cent fois plus les rigueurs de la contrainte, qu’ils ne sentent celles du froid. De quoi donc vous plaignez-vous ? Rendrai-je votre enfant misérable en ne l’exposant qu’aux incommodités qu’il veut bien souffrir ? Je fais son bien dans le moment présent, en le laissant libre ; je fais son bien dans l’avenir, en l’armant contre les maux qu’il doit supporter. S’il avait le choix d’être mon élève ou le vôtre, pensez-vous qu’il balançât un instant ? Concevez-vous quelque vrai bonheur possible pour aucun être hors de sa constitution ? et n’est-ce pas sortir l’homme de sa constitution, que de vouloir l’exempter également de tous les maux de son espèce ? Oui, je le soutiens : pour sentir les grands biens, il faut qu’il connaisse les petits maux ; telle est sa nature. Si le physique va trop bien, le moral se corrompt. L’homme qui ne connaîtrait pas la douleur, ne connaîtrait ni l’attendrissement de l’humanité, ni la douceur de la commisération ; son cœur ne serait ému de rien, il ne serait pas sociable, il serait un monstre parmi ses semblables. Savez-vous quel est le plus sûr moyen de rendre votre enfant misérable ? c’est de l’accoutumer à tout obtenir ; car ses désirs croissant incessamment par la facilité de les satisfaire, tôt ou tard l’impuissance vous forcera malgré vous d’en venir au refus ; et ce refus inaccoutumé lui donnera plus de tourment que la privation même de ce qu’il désire. D’abord il voudra la canne que vous tenez ; bientôt il voudra votre montre ; ensuite il voudra l’oiseau qui vole ; il voudra l’étoile qu’il voit briller ; il voudra tout ce qu’il verra : à moins d’être Dieu, comment le contenterez-vous ? "​
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