Bonjours est ce que vous pouvez m'aider s'il vous plait LÉANDRE seul. Me trahir de cette manière ! Un coquin qui doit par cent raisons être le premier à cacher les choses que je lui confie, est le premier à les aller découvrir à mon père ! Ah ! je jure le Ciel que cette trahison ne demeurera pas impunie. OCTAVE Mon cher Scapin, que ne dois-je point à tes soins ! Que tu es un homme admirable ! et que le Ciel m'est favorable de t'envoyer à mon secours ! LÉANDRE Ah ! ah ! vous voilà. Je suis ravi de vous trouver, Monsieur le coquin. SCAPIN Monsieur, votre serviteur. C'est trop d'honneur que vous me faites. LÉANDRE, mettant l'épée à la main. Vous faites le méchant plaisant ? Ah ! je vous apprendrai... SCAPIN, se mettant à genoux. Monsieur ! OCTAVE, se mettant entre eux pour empêcher Léandre de le frapper. Ah ! Léandre ! LÉANDRE Non, Octave, ne me retenez point, je vous prie. SCAPIN, à Léandre. Eh ! Monsieur ! OCTAVE, le retenant. De grâce ! LÉANDRE, voulant frapper Scapin. Laissez-moi contenter mon ressentiment. OCTAVE Au nom de l'amitié, Léandre, ne le maltraitez point ! SCAPIN Monsieur, que vous ai-je fait ? LÉANDRE, voulant le frapper. Ce que tu m'as fait, traître ? OCTAVE, le retenant. Eh ! doucement ! LÉANDRE Non, Octave, je veux qu'il me confesse lui-même tout l'heure la perfidie qu'il m'a faite. Oui, coquin, je sais le trait que tu m'as joué, on vient de me l'apprendre, et tu ne croyais pas peut-être que l'on me dût révéler ce secret ; mais je veux en avoir la confession de ta propre bouche, ou je vais te passer cette épée au travers du corps. SCAPIN Ah ! Monsieur, auriez-vous bien ce coeur-là ? LÉANDRE Parle donc. SCAPIN Je vous ai fait quelque chose, Monsieur ? LÉANDRE Oui, coquin, et ta conscience ne te dit que trop ce que c'est. SCAPIN Je vous assure que je l'ignore. LÉANDRE, s'avançant pour le frapper. Tu l'ignores ! OCTAVE, le retenant. Léandre ! SCAPIN Eh bien ! Monsieur, puisque vous le voulez, je vous confesse que j'ai bu avec mes amis ce petit quartaut de vin d'Espagne dont on vous fit présent il y a quelques jours, et que c'est moi qui fis une fente au tonneau, et répandis de l'eau autour pour faire croire que le vin s'était échappé. LÉANDRE C'est toi, pendard, qui m'as bu mon vin d'Espagne, et qui as été cause que j'ai tant querellé la servante, croyant que c'était elle qui m'avait fait le tour ? SCAPIN Oui, Monsieur, je vous en demande pardon. LÉANDRE Je suis bien aise d'apprendre cela ; mais ce n'est pas l'affaire dont il est question maintenant. SCAPIN Ce n'est pas cela, Monsieur ? LÉANDRE C'est une autre affaire qui me touche bien plus, et je veux que tu me la dises. SCAPIN Monsieur, je ne me souviens pas d'avoir fait autre chose. LÉANDRE, voulant le frapper. Tu ne veux pas parler ? SCAPIN Eh ! OCTAVE, le retenant. Tout doux ! SCAPIN Oui, Monsieur, il est vrai qu'il y a trois semaines que vous m'envoyâtes porter, le soir, une petite montre à la jeune Egyptienne que vous aimez. Je revins au logis, mes habits tout couverts de boue et le visage plein de sang, et vous dis que j'avais trouvé des voleurs qui m'avaient bien battu et m'avaient dérobé la montre. C'était moi, Monsieur, qui l'avais retenue. LÉANDRE C'est toi qui as retenu ma montre ? SCAPIN Oui, Monsieur, afin de voir quelle heure il est. LÉANDRE Ah ! ah ! j'apprends ici de jolies choses, et j'ai un serviteur fort fidèle, vraiment. Mais ce n'est pas encore cela que je demande. SCAPIN Ce n'est pas cela ? LÉANDRE Non, infâme ; c'est autre chose encore que je veux que tu me confesse. SCAPIN, à part. Peste ! LÉANDRE Parle vite, j'ai hâte. SCAPIN Monsieur, voilà tout ce que j'ai fait. LÉANDRE, voulant frapper Scapin. Voilà tout ? OCTAVE, se mettant au-devant. Eh ! SCAPIN Eh bien ! oui Monsieur, vous vous souvenez de ce loup-garou, il y a six mois, qui vous donna tant de coups de bâton, la nuit, et vous pensa faire rompre le cou dans une cave où vous tombâtes en fuyant. LÉANDRE Hé bien ? SCAPIN C'était moi, Monsieur, qui faisais le loup-garou. LÉANDRE C'était toi, traître, qui faisais le loup-garou ? SCAPIN Oui, monsieur, seulement pour vous faire peur et vous ôter l'envie de me faire courir toutes les nuits comme vous aviez coutume. LÉANDRE Je saurai me souvenir en temps et lieu de tout ce que je viens d'apprendre. Mais je veux venir au fait, et que tu me confesses ce que tu as dit à mon père. SCAPIN A votre père ? LÉANDRE Oui, fripon, à mon père. SCAPIN Je ne l'ai pas seulement vu depuis son retour. LÉANDRE Tu ne l'as pas vu ? SCAPIN Non, Monsieur. LÉANDRE Assurément ? SCAPIN Assurément. C'est une chose que je vais vous faire dire par lui-même. LÉANDRE C'est de sa bouche que je le tiens, pourtant. SCAPIN Avec votre permission, il n'a pas dit la vérité. Expliquez ce qui rend la situation de Scapin en embarrassante . Quelles sont les conséquence de cette situation ? Merci d'avance
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