Non... ne me e laisse pas... J'ai peur. Raymonde la repotissa et s'élança dans le corridor, bientôt suivie de Suzanne qui chancelait d'un mur à l'autre en poussant des cris. Elle parvint à l'escalier, dégringola de marche en marche, se pré scipita sur la grande porte du salon et s'arrêta net, clouée au seuil, tandis que Suzanne s'affaissait à ses côtés. En face d'elles, à trois pas, il y avait un homme qui tenait à la main une lanterne. D'un geste, il la dirigea sur les deux jeunes filles, les aveuglant de lumière, regarda longuement leurs visages, puis sans se presser, avec les mouvements 10 les plus calmes du monde, il prit sa casquette, ramassa un chiffon de papier et deux brins de paille, effaça des traces sur le tapis, s'approcha du balcon, se retourna vers les jeunes filles, les salua profondément,et disparut. La première, Suzanne courut au petit boudoir qui séparait le grand salon is de la chambre de son père. Mais dès l'entrée, un spectacle affreux la terrifia. À la lueur oblique de la lune on apercevait à terre deux corps inanimés, couchés l'un près de l'autre.Père !... père!... c'est toi?... qu'est-ce que tu as?» s'écria-t-elle affolée, penchée sur l'un d'eux.Au bout d'un instant, le comte de Gesvres remua. D'une voix brisée, il dit: Ne crains rien... je ne suis pas blessé... Et Daval? est-ce qu'il vit? le cou- teau?... le couteau?....À ce moment, deux domestiques arrivaient avec des bougies. Raymonde se jeta devant l'autre corps et reconnut Jean Daval, le secrétaire et l'homme de confiance du comte. Sa figure avait déjà la pâleur de la mort. Alors elle se leva, revint au salon, prit, au milieu d'une panoplie' accrochée au mur, un fusil qu'elle savait chargé, et passa sur le balcon. Il n'y avait, certes,pas plus de cinquante à soixante secondes que l'individu avait mis le pied sur la première barre de l'échelle. Il ne pouvait donc être bien loin d'ici, d'autant 30 plus qu'il avait eu la précaution de déplacer l'échelle pour qu'on ne pût sen servir. Elle l'aperçut bientôt, en effet, qui longeait les débris de l'ancien cloître. Elle épaula, visa tranquillement et fit feu. L'homme tomba.Ça y est! ça y est! proféra l'un des domestiques, on le tient celui-là. J'y vais.- Non, Victor, il se relève... descendez l'escalier, et filez sur la petite porte. Il ne peut se sauver que par là. 8. Les événements sont-ils racontés dans l'ordre? Justifiez votre réponse en relevant les indications de temps (connecteurs et CCT)​
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«Non... ne me e laisse pas... J'ai peur. Raymonde la repotissa et s'élança dans le corridor, bientôt suivie de Suzanne qui chancelait d'un mur à l'autre en poussant des cris. Elle parvint à l'escalier, dégringola de marche en marche, se pré scipita sur la grande porte du salon et s'arrêta net, clouée au seuil, tandis que Suzanne s'affaissait à ses côtés. En face d'elles, à trois pas, il y avait un homme qui tenait à la main une lanterne. D'un geste, il la dirigea sur les deux jeunes filles, les aveuglant de lumière, regarda longuement leurs visages, puis sans se presser, avec les mouvements 10 les plus calmes du monde, il prit sa casquette, ramassa un chiffon de papier et deux brins de paille, effaça des traces sur le tapis, s'approcha du balcon, se retourna vers les jeunes filles, les salua profondément,et disparut. La première, Suzanne courut au petit boudoir qui séparait le grand salon is de la chambre de son père. Mais dès l'entrée, un spectacle affreux la terrifia. À la lueur oblique de la lune on apercevait à terre deux corps inanimés, couchés l'un près de l'autre.Père !... père!... c'est toi?... qu'est-ce que tu as?» s'écria-t-elle affolée, penchée sur l'un d'eux.Au bout d'un instant, le comte de Gesvres remua. D'une voix brisée, il dit: Ne crains rien... je ne suis pas blessé... Et Daval? est-ce qu'il vit? le cou- teau?... le couteau?....À ce moment, deux domestiques arrivaient avec des bougies. Raymonde se jeta devant l'autre corps et reconnut Jean Daval, le secrétaire et l'homme de confiance du comte. Sa figure avait déjà la pâleur de la mort. Alors elle se leva, revint au salon, prit, au milieu d'une panoplie' accrochée au mur, un fusil qu'elle savait chargé, et passa sur le balcon. Il n'y avait, certes,pas plus de cinquante à soixante secondes que l'individu avait mis le pied sur la première barre de l'échelle. Il ne pouvait donc être bien loin d'ici, d'autant 30 plus qu'il avait eu la précaution de déplacer l'échelle pour qu'on ne pût sen servir. Elle l'aperçut bientôt, en effet, qui longeait les débris de l'ancien cloître. Elle épaula, visa tranquillement et fit feu. L'homme tomba.Ça y est! ça y est! proféra l'un des domestiques, on le tient celui-là. J'y vais.- Non, Victor, il se relève... descendez l'escalier, et filez sur la petite porte. Il ne peut se sauver que par là.1. Dans quel cadre et à quel moment l'histoire se déroule-t-elle ? Justifiez votre réponse.2. Combien y a-t-il de personnages? Comment s'appellent-ils ? . Le narrateur est-il l'un des personnages? Justifiez votre réponse.4. Est-il ou non omniscient? Justifiez votre réponse.5. Dans les lignes 1-6, relevez les verbes dont les deux jeunes filles sont sujet. À quels temps sont-ils ? Justifiez l'emploi de chacun de ces temps.6. En quoi les réactions des deux jeunes filles s'opposent-elles? Justifiez votre réponse.7. Quelles sont les différentes péripéties du récit?8. Les événements sont-ils racontés dans l'ordre?Justifiez votre réponse en relevant les indications de temps (connecteurs et CCT).9. En face d'elles, à trois pas, il y avait un homme (1. 6-7): qu'y a-t-il d'étrange dans l'attitude de l'homme?10. Comment le suspense est-il créé dans ce récit?​
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