Uurgent français 5eme faire un ciurt résumé de 6 ou 7 lignes max:Le vieux peintre Wang-Fô et son disciple Ling vagabondaient le long des routes du royaume des Han. Le royaume des Han : c'était le nom qu'en ce temps-là on donnait à la Grande
Chine.Personne ne peignait mieux que Wang-Fô les montagnes sortant du brouillard, les
lacs avec des vols de libellules, et les grandes houles du Pacifique vues des côtes. On disait
que ses images saintes exauçaient d'emblée les prières ; quand il peignait un cheval, il fallait
toujours qu'il le montrât attaché à un piquet ou tenu par une bride, sans quoi le cheval
s'échappait au grand galop du tableau pour ne plus revenir. Les voleurs n'osaient pas entrer
chez les gens pour qui Wang-Fô avait peint un chien de garde.Wang-Fô aurait dû être riche,
mais il aimait mieux donner que vendre. Il distribuait ses peintures à ceux qui les
appréciaient vraiment, ou bien les troquait contre un bol de nourriture. Il ne chérissait que
ses pinceaux, ses rouleaux de soie ou de papier de riz, et ses petits bâtons d'encres de
diverses couleurs qu'il frottait contre une pierre pour en mélanger la poudre avec un peu
d'eau.Ling, en échange de ses leçons, lui donnait tous les soins qu'un disciple doit à son
maître. Il mendiait du riz quand Wang et lui étaient à court de piécettes d'argent ; et, quand
les gens étaient trop avares pour donner, il volait. Il massait le soir les pieds fatigués du
vieux, et, le matin, il se levait de très bonne heure pour aller voir aux alentours s'il n'y avait
pas un paysage que le maître aimerait peindre.Un soir, au soleil couchant, ils atteignirent les
faubourgs de la capitale, et Ling chercha pour Wang-Fô une auberge où passer la nuit. Le
vieux s'enveloppa dans des loques et Ling se coucha contre lui pour le réchauffer, car le
printemps commençait à peine, et le sol de terre battue était encore gelé. Ling souffrait de la
saleté de l'auberge, mais le vieux s'enchantait des ombres tremblotantes qu'une maigre
lampe jetait sur les murs et des étranges dessins que faisaient au plafond les traces de la
suie.A l'aube, des pas lourds retentirent dans les corridors, et des commandements criés en
langue barbare. Ling frémit, se rappelant qu'il avait volé la veille un gâteau pour le repas du
maître. Ne doutant pas qu'on ne vînt l'arrêter, il se demanda qui aiderait demain le vieux à
passer le gué du prochain fleuve.Les soldats entrèrent avec des lanternes. La flamme filtrant
à travers le papier bariolé mettait sur leurs visages des reflets rouges, jaunes et bleus. Ils
rugissaient comme des bêtes fauves et la corde de leur arc vibrait à chaque cri. L'un d'eux
posa rudement la main sur la nuque de Wang-Fô, qui ne pouvait s'empêcher d'admirer la
broderie de leurs manteaux.Soutenu par son disciple, Wang-Fô les suivit en trébuchant le
long des routes inégales. Les passants attroupés se moquaient de ces voleurs qu'on menait
sans doute exécuter. A toutes les questions de Wang les soldats répondaient par une
grimace sauvage. Ses mains ligotées souffraient, et Ling désolé regardait son maître en
souriant, ce qui était pour lui une façon plus tendre de pleurer.lls arrivèrent sur le seuil du
palais impérial, dont les murs violets mettaient en plein jour un pan de crépuscule. Les
soldats firent franchir à Wang-Fô des salles rondes ou carrées dont les formes symbolisaient
les saisons, les points cardinaux, la lune et le soleil, la longévité et la Toute-Puissance. Les
portes tournaient sur elles-mêmes en émettant des notes de musique et leur agencement
était tel qu'on parcourait toute la gamme en traversant le palais de l'aube au couchant. Enfin,
le silence devint si grand qu'on osait à peine respirer ; un esclave souleva un rideau, et la
petite troupe entra dans la salle où trônait le Fils du Ciel.C'était une grande pièce soutenue
seulement par d'épaisses colonnes de pierres bleues. Un jardin s'épanouissait tout autour, et
chaque fleur de ses bosquets appartenait à une espèce rare venue d'au-delà les océans.
Mais elles étaient sans parfum, de peur que les méditations du Dragon Céleste ne fussent
troublées par les bonnes odeurs. Un mur énorme séparait le jardin du reste du monde, afin
que le vent qui passe sur les quartiers des pauvres et les champs de bataille ne pût se
permettre de frôler la manche de l'Empereur.Le Maître Céleste était assis sur un trône de
jade, et ses mains étaient ridées comme celles d'un vieillard, bien qu'il eût à peine vingt ans.
Comme ses courtisans, rangés au pied des colonnes, tendaient l'oreille pour recueillir le
moindre mot sorti de ses lèvres, il avait pris l'habitude de parler toujours à voix basse.
– Dragon Céleste, dit Wang-Fô prosterné, je suis vieux, je suis pauvre, je suis faible. Tu
es comme l'été ; je suis comme l'hiver. Tu as Dix Mille Vies ; je n'en ai qu'une, et qui
va finir. Que t'ai-je fait ? On a lié mes mains, qui ne t'ont jamais nui.
– - Tu me demandes ce que tu m'as fait, vieux Wang-Fô ? dit l'Empereur.
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