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Dissertation

Question :

Peut-on être heureux en étant injuste ?

Remarques concernant l’analyse du sujet de dissertation :
▶ Qu’un homme s’assure de son bonheur par des moyens illégaux est moralement condamnable. Le fait demeure que celui qui s’enrichit plus vite par le vol, l’escroquerie et la corruption semble se préparer à vivre en donnant à ses désirs une plus grande chance d’être tous satisfaits. Il faut être réaliste et reconnaître que le bonheur d’un homme ne peut être mesuré à son honnêteté et son respect de la justice mais seulement à son pouvoir. Serait plus heureux celui qui peut satisfaire davantage de ses aspirations en accroissant son pouvoir d’agir. Dans la recherche des moyens de garantir son confort, sa sécurité et d’augmenter les plaisirs de la vie, ce qui compterait ce serait l’efficacité plutôt que l’honnêteté. Pour trouver le bonheur l’homme devrait agir par intérêt et non par devoir. Être heureux serait une question de technique et non de morale. L’essentiel alors est de demeurer impuni, de ne pas être pris en flagrant délit d’injustice car la prison constituerait un obstacle sérieux au bonheur.
▶ Mais un homme ne pourra pas s’estimer entièrement satisfait s’il pratique l’injustice puisque son bien impliquera le mal d’autrui.
Il devra vivre avec la conscience du mal qu’il commet, ce qui suppose de le cacher aux autres dans le mensonge et à soi-même dans l’illusion, à moins qu’il n’assume un cynisme qui l’isole dans un monde jugé irrémédiablement malheureux. Un individu ainsi caractérisé par l’avidité de ses désirs peut-il illustrer la vie la meilleure dont les hommes soient capables ? En renonçant à
la raison ne renonce-t-il pas à ce qu’il y a de meilleur en lui ? Il semble qu’on ne puisse plus parler d’un bonheur véritable mais seulement d’une illusion devenant dangereuse et inacceptable si elle nous fait négliger nos devoirs.
▶ Alors le bonheur ne se mesure-t-il que selon des critères techniques ou bien a-t-il pour condition nécessaire la pratique de la justice ? Peut-on vraiment être heureux en étant injuste ? Il s’agit de savoir si la notion de bonheur est définissable indépendamment de la notion de justice. Une vie injuste est en un sens une vie incomplète si nous considérons que l’enjeu est de penser l’homme comme essentiellement moral et non moral par accident. Le bonheur de l’humanité ne doit pas être confondu avec l’état de satisfaction animale. Le propre de l’homme n’est-il pas d’aspirer à une vie juste, heureuse seulement si elle est juste ?
Bonheur et vertu peuvent-ils être dissociés ?
Bibliographie indicative :
▶ Toute référence à une philosophie constituée doit être liée à l’analyse du problème qui est développée dans le devoir. Jamais une référence ne doit apparaître comme l’occasion d’une récitation de cours, d’un exposé montrant la connaissance d’un auteur sans réponse au problème qui est examiné. Pas davantage n’est acceptable de se servir de la référence comme argument d’autorité.
Se référer à un auteur, c’est s’approprier dans son œuvre ce qui est démonstratif pour éclairer le problème ou y répondre.
▶ Voici quelques lectures pouvant alimenter votre réflexion sur le sujet proposé : • Platon Gorgias ; République, en particulier les livres I et II. Au début du livre II, on trouve la légende de l’anneau magique de l’ancêtre de Gygès. Un bon exercice : former un paragraphe à partir de ce qu’implique cette légende et réfléchir à la meilleure place qu’il pourrait occuper dans le devoir, plusieurs solutions étant possibles.
• Aristote Ethique à Nicomaque Livres I, II, V, VI, VIII, IX et X. Trois axes de lecture sont à considérer : la relation entre bonheur
et vertu, la relation entre technique et éthique, et la relation entre éthique et politique.
• Épicure Lettre à Ménécée.
• Descartes Lettres à Élisabeth. En particulier celle datée du 6 octobre 1645.
• Rousseau Du contrat social.
• Kant Fondements de la métaphysique des mœurs.
• Eschyle Les Euménides.
• Dostoïevski Crime et châtiment.
Il s’agit de montrer que le crime, même rationnellement justifié, entraîne la vie du criminel dans une longue désagrégation sociale et mentale qui le conduit à se livrer lui-même aux autorités. Son châtiment est sa propre conscience malheureuse qui rend impossible tout rapport heureux avec lui-même et avec les autres.
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