Bonjour comment aller vs j ai besoin de votre aide pour cette exercice de français s il vous plait « Hier soir, Yves m’a dit qu’il était passé devant la
maison, à Trans. Il m’a demandé si je savais qui y
habitait, maintenant. Je n’en ai pas la moindre idée.
Je ne sais même plus quand est-ce qu’elle a été vendue,
la maison. Peu de temps après la mort de ma
mère, sans doute. Je n’avais pas voulu m’en occuper.
Je m’étais bouché les yeux et les oreilles. Faites
ce que vous voulez, vendez-la, ça m’est égal, je ne
veux pas le savoir, ça ne m’intéresse pas. Pour ce
qu’elle vaut, cette maison. Encastrée entre deux rues.
Coincée entre deux autres maisons. Le terrain ? Une
petite cour, de l’autre côté de la rue. Une maison
qui tenait par les papiers peints, tellement elle était
mal foutue. Les pièces coupées et recoupées, pour
faire des chambres. Pas de chauffage. Un étage. Une
maison minable, voilà. Alors, vendez-la à qui vous
voulez. Qu’est-ce que ça peut me faire ?
Oui, c’est vrai, c’est ce que je me suis dit à cette
époque. N’empêche qu’il a suffi qu’Yves m’en parle,
hier soir, pour que je sursaute à cette seule idée :
d’autres gens y habitent, dans notre maison. Et ça
reste complètement insupportable. Combien de
temps a-t-elle été à nous ? J’avais six ans quand on
s’y est installés. J’en avais vingt-cinq à la mort de ma
mère. Voilà : une vingtaine d’années. Et ça fait plus
de vingt-cinq ans que ma mère est morte. Pourtant, je
n’arriverai jamais à en parler autrement que de notre
maison. Alors, dehors les intrus, les usurpateurs !
Tirez-vous ! Cette maison n’est pas à vous. C’est la
nôtre. On y a vécu trop de choses, trop fortes, trop
intenses. On y a été tellement heureux et parfois,
aussi, si totalement désespérés, nous tous, les dix
enfants. Et nos parents. J’habite loin de Trans, maintenant,
depuis longtemps, loin de la maison, loin de
tout ça. Mais il m’arrive de retourner en Bretagne, de
passer par Trans, de m’y arrêter. De repasser devant
la maison, en tremblant. D’avoir envie de jeter un
œil par la fenêtre, mine de rien, pour voir ce que
c’est devenu, à l’intérieur. Mais c’est comme si je me
brûlais, en approchant de la fenêtre. Je ne peux pas
regarder, c’est tout simplement impossible. »
Alain Rémond, Chaque jour est un adieu.
1. Dans le premier paragraphe, comment le narrateur
présente-t-il la maison ? Expliquez et justifiez votre
réponse en relevant au moins trois éléments. (3 points)
2. « D’autres gens y habitent, dans notre maison »
a. Pourquoi le narrateur trouve-t-il « insupportable »
que « d’autres gens » habitent désormais son ancienne
maison ?
b. Comment les nomme-t-il dans la suite du texte ?
(deux réponses attendues)
(1 point + 2 points = 3 points) .
3. Le narrateur éprouve alors deux sentiments diffé-
rents. Lesquels ? Justifiez votre réponse en relevant
pour chaque sentiment une expression tirée du texte.
(4 points)