La loi sur l'égalité des chances impose à l'école d'accueillir tous les élèves La scolarisation des enfants handicapés est-elle un droit ?Joël Zaffran : La loi de février 2005 sur l'égalité des chances impose effectivement à l'école l'obligation d'accueillir tous les enfants, y compris, donc, les enfants handicapés. Dans cette loi, on parle aussi d'emploi avec un quota de 6 de travailleurs handicapés dans les entreprises, de droit de compensation et d'accessibilité. Car tous ces domaines sont interdépendants : qu'est-ce que ça voudrait dire d'envoyer un enfant handicapé à l'école si dans la société, il ne peut pas aller voter ou pénétrer dans un musée ?Quelles sont les possibilités de scolarisation pour un enfant handicapé ?J. Z. : L'intégration scolaire d'un enfant handicapé peut revêtir différents aspects. Il peut s'agir d'une intégration collective dans une Classe d'intégration scolaire (Clis) pour le primaire et ensuite dans une Unité Pédagogique d'Intégration (UPI) au collège. Ce sont des classes réservées à douze enfants handicapés au sein d'un établissement ordinaire. Il peut aussi s'agir d'une intégration individuelle où l'élève handicapé côtoie des enfants ordinaires dans une école ordinaire, avec le soutien d'un Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS) qui seconde l'enseignant auprès de l'élève handicapé. C'est sans doute la meilleure solution, si l'on pense que l'intégration scolaire est l'objectif à atteindre?Parents, soignants et même responsables politiques partent du postulat que l'intégration scolaire est une bonne chose. Qu'en pensez-vous?J. Z. : On le voit bien avec le dernier plan pour la scolarisation des enfants handicapés, tout le monde pense que l'intégration scolaire, c'est la solution et qu'il faut la promouvoir. Or pour que ces enfants soient accueillis dans une école ordinaire, à titre individuel ou collectif, il faut qu'ils soient reconnus et estampillés handicapés, sinon les procédures sont bloquées.Or certains parents n'acceptent pas que leur enfant ait le statut d'handicapé, et les enfants ne sont pas scolarisés dans de bonnes conditions. D'autres au contraire, préfèrent se diriger directement vers les instituts spécialisés car, les places étant rares, ils craignent qu'un passage à l'école ordinaire leur fasse perdre leur place en institut spécialisé après.Propos recueillis par Viviane Contri en mars 2007.Sociologue, Joël Zaffran est maître de conférences à l'université de Bordeaux. II est l'auteur de Quelle école pour les élèves handicapés. Paru aux éditions La Découverte en 2007.France5.fr « les maternelles »
Cet article explique pourquoi et comment les enfants handicapés doivent être accueillis au sein du système scolaire dit "normal" et les réticences des parents .
En fait, la loi est une chose, les moyens mis à disposition pour l'appliquer en sont une autre .
Il y a lieu aussi de distinguer les handicaps dans leur nature : certains enfants sont en fauteuil mais ont un potentiel intellectuel "normal" pour leur âge , d'autres ont des handicaps plus lourds sur le plan cognitif : des problèmes de surdité, de cécité, de membres partiellement atrophiés .
Ce genre de handicaps nécessite des structures encore plus pointues .
Malgré les textes et la bonne volonté de tout le monde, beaucoup d'écoles ne sont même pas adaptées à recevoir des enfants en fauteuil car non accessibles . Les enseignants ne sont pas spécifiquement formés ( pour ceux qui travaillent en établissements classiques) à accueillir des enfants handicapés . Tout repose sur leur bonne volonté, leur énergie et leurs capacités à faire face . Un enfant avec un handicap nécessite plus d'attention pour sa sécurité d'abord et il est souvent ralenti dans ses apprentissages .
un enseignant qui a déjà 27 ou 28 enfants dans sa classe a du mal à consacrer plus de temps à un seul . Les AVS sont des emplois mal rémunérés et au bon vouloir des municipalités, ils ne font pas partie du personnel de l'Education Nationale . Ce sont des personnes pleines de bonne volonté et d'attention mais qui ne sont là que pour aider physiquement l'enfant dans ses déplacements, l'aider en classe pour des apprentissages rudimentaires .
Il est à noter que le problème des enfants reconnus handicapés est exactement le même que celui des enfants surdoués , qui peuvent être eux aussi reconnus comme handicapés, aux yeux de la "normalité ".
Un enfant surdoué dans une classe lambda s'ennuie , ne trouve pas sa place et cela se traduit souvent par des comportements inadaptés, voire violents . Les structures pour les accueillir sont rares et chères .
Je comprends totalement la réticence des parents car faire reconnaître un handicap est un long combat administratif, et l'accueil dans une classe "normale" est révisé chaque année donc la bataille n'est jamais gagnée .
Pourtant, la scolarisation avec des enfants valides est une bonne chose , autant pour les valides que pour les handicapés et d'ailleurs j'ai pu observer que les jeunes enfants les acceptent très facilement , les protègent même , les respectent beaucoup . Aucun enfant de maternelle n'ira s'en prendre à un enfant qu'ils sentent ou voient différents d'eux .
Ce n'est plus la même chose en grandissant où le rejet, la haine parfois, prennent le dessus .
Les établissements spécialisés coûtent chers, ne sont pas présents dans toutes les régions , les petites villes et ne parlons même pas des campagnes qui ne savent pas ce que c'est . Les places y sont rares et quand on a la chance d'en avoir une, on essaie de la garder .
Mettre en établissement spécialisé peut apparaître comme une stigmatisation mais donne la chance d'être plus entouré, de bénéficier de personnel donc c'est la mission première . Personne ne s'improvise spécialiste dans le domaine de l'handicap , surtout neurologique .
voilà mon avis sur la question , on pourrait en débattre longuement et j'espère que ce post t'aura donné des pistes de réflexion .
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Cet article explique pourquoi et comment les enfants handicapés doivent être accueillis au sein du système scolaire dit "normal" et les réticences des parents .
En fait, la loi est une chose, les moyens mis à disposition pour l'appliquer en sont une autre .
Il y a lieu aussi de distinguer les handicaps dans leur nature : certains enfants sont en fauteuil mais ont un potentiel intellectuel "normal" pour leur âge , d'autres ont des handicaps plus lourds sur le plan cognitif : des problèmes de surdité, de cécité, de membres partiellement atrophiés .
Ce genre de handicaps nécessite des structures encore plus pointues .
Malgré les textes et la bonne volonté de tout le monde, beaucoup d'écoles ne sont même pas adaptées à recevoir des enfants en fauteuil car non accessibles . Les enseignants ne sont pas spécifiquement formés ( pour ceux qui travaillent en établissements classiques) à accueillir des enfants handicapés . Tout repose sur leur bonne volonté, leur énergie et leurs capacités à faire face . Un enfant avec un handicap nécessite plus d'attention pour sa sécurité d'abord et il est souvent ralenti dans ses apprentissages .
un enseignant qui a déjà 27 ou 28 enfants dans sa classe a du mal à consacrer plus de temps à un seul . Les AVS sont des emplois mal rémunérés et au bon vouloir des municipalités, ils ne font pas partie du personnel de l'Education Nationale . Ce sont des personnes pleines de bonne volonté et d'attention mais qui ne sont là que pour aider physiquement l'enfant dans ses déplacements, l'aider en classe pour des apprentissages rudimentaires .
Il est à noter que le problème des enfants reconnus handicapés est exactement le même que celui des enfants surdoués , qui peuvent être eux aussi reconnus comme handicapés, aux yeux de la "normalité ".
Un enfant surdoué dans une classe lambda s'ennuie , ne trouve pas sa place et cela se traduit souvent par des comportements inadaptés, voire violents . Les structures pour les accueillir sont rares et chères .
Je comprends totalement la réticence des parents car faire reconnaître un handicap est un long combat administratif, et l'accueil dans une classe "normale" est révisé chaque année donc la bataille n'est jamais gagnée .
Pourtant, la scolarisation avec des enfants valides est une bonne chose , autant pour les valides que pour les handicapés et d'ailleurs j'ai pu observer que les jeunes enfants les acceptent très facilement , les protègent même , les respectent beaucoup . Aucun enfant de maternelle n'ira s'en prendre à un enfant qu'ils sentent ou voient différents d'eux .
Ce n'est plus la même chose en grandissant où le rejet, la haine parfois, prennent le dessus .
Les établissements spécialisés coûtent chers, ne sont pas présents dans toutes les régions , les petites villes et ne parlons même pas des campagnes qui ne savent pas ce que c'est . Les places y sont rares et quand on a la chance d'en avoir une, on essaie de la garder .
Mettre en établissement spécialisé peut apparaître comme une stigmatisation mais donne la chance d'être plus entouré, de bénéficier de personnel donc c'est la mission première . Personne ne s'improvise spécialiste dans le domaine de l'handicap , surtout neurologique .
voilà mon avis sur la question , on pourrait en débattre longuement et j'espère que ce post t'aura donné des pistes de réflexion .