Certains livres peuvent être nuisibles du point de vue intellectuel, parce qu'ils répandent des idées fausses, ce sont des livres tendancieux. Aussi, la lecture trop fréquente des romans peut développer l'esprit romanesque et faire perdre de vue la réalité. Si nous nous inspirons, dans nos actes, de la conduite des personnages de romans, nous pouvons être en désaccord avec la société, avec notre groupe social, paraître ridicules ou même encourir le blâme de ceux qui nous entourent : "cela ne se fait pas".
Si l'on compare les aventures des héros de romans et sa propre existence, on peut souffrir de la médiocrité de sa situation sociale ou de sa vie sentimentale, on prend en dégoût sa condition, le caractère peut s'aigrir, la santé même peut s'altérer "neurasthénie". On peut avoir des sentiments d'envie et peut-être de haine à l'égard de ceux qui semblent plus favorisés, on peut rechercher des aventures qui s'opposent à la dignité, au bonheur.
Ces divers inconvénients constituent les éléments d'un état d'esprit, d'une mentalité que l'on peut appeler le Bovarysme.
Le développement de la sensibilité, s'il est excessif, peut être nuisible. Sans avoir le mépris qu'affectait Nietzsche à l'égard de la sensibilité, et surtout à l'égard de la pitié, nous pouvons dire que, dans la mesure même où la sensibilité est affinée, avivée, l'être humain offre plus de prise à la douleur, ce qui diminue, au moins partiellement, ses facultés d'action. Or la vie exige l'action.
Certains livres peuvent avoir une influence immorale, tels sont les ouvrages qui présentent comme parés d'un prestige inaccoutumé ce que la conscience publique a l'habitude de blâmer "le suicide", qui font l'apologie de personnages qui ne devraient inspirer que du mépris, de l'horreur "Néron".
Ainsi, il en est de la lecture comme de bien des choses. Elle n'a pas une valeur absolue. Elle peut avoir de réels avantages mais elle peut aussi présenter des inconvénients. Pour conclure, je vais reprendre l'opinion de Sénèque qui me semble appropriée ici : “Il y a deux manières différentes de lire les auteurs : l'une très bonne et très utile, l'autre fort inutile et même dangereuse.
Il est utile de lire quand on médite ce qu'on lit, quand on tâche de trouver, par quelque effort d'esprit, la résolution des questions que l'on voit dans les titres des chapitres avant même que de commencer à les lire, en un mot, quand on use de sa raison. Au contraire, il est inutile de lire quand on n'entend pas ce qu'on lit ; mais il est dangereux de lire et de concevoir ce qu'on lit quand on ne l'examine pas assez pour en bien juger. La première manière éclaire l'esprit, elle le fortifie et en augmente l'étendue. La seconde en diminue l'étendue et le rend peu à peu faible, obscur et confus.”
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Bonsoir
Certains livres peuvent être nuisibles du point de vue intellectuel, parce qu'ils répandent des idées fausses, ce sont des livres tendancieux. Aussi, la lecture trop fréquente des romans peut développer l'esprit romanesque et faire perdre de vue la réalité. Si nous nous inspirons, dans nos actes, de la conduite des personnages de romans, nous pouvons être en désaccord avec la société, avec notre groupe social, paraître ridicules ou même encourir le blâme de ceux qui nous entourent : "cela ne se fait pas".
Si l'on compare les aventures des héros de romans et sa propre existence, on peut souffrir de la médiocrité de sa situation sociale ou de sa vie sentimentale, on prend en dégoût sa condition, le caractère peut s'aigrir, la santé même peut s'altérer "neurasthénie". On peut avoir des sentiments d'envie et peut-être de haine à l'égard de ceux qui semblent plus favorisés, on peut rechercher des aventures qui s'opposent à la dignité, au bonheur.
Ces divers inconvénients constituent les éléments d'un état d'esprit, d'une mentalité que l'on peut appeler le Bovarysme.
Le développement de la sensibilité, s'il est excessif, peut être nuisible. Sans avoir le mépris qu'affectait Nietzsche à l'égard de la sensibilité, et surtout à l'égard de la pitié, nous pouvons dire que, dans la mesure même où la sensibilité est affinée, avivée, l'être humain offre plus de prise à la douleur, ce qui diminue, au moins partiellement, ses facultés d'action. Or la vie exige l'action.
Certains livres peuvent avoir une influence immorale, tels sont les ouvrages qui présentent comme parés d'un prestige inaccoutumé ce que la conscience publique a l'habitude de blâmer "le suicide", qui font l'apologie de personnages qui ne devraient inspirer que du mépris, de l'horreur "Néron".
Ainsi, il en est de la lecture comme de bien des choses. Elle n'a pas une valeur absolue. Elle peut avoir de réels avantages mais elle peut aussi présenter des inconvénients. Pour conclure, je vais reprendre l'opinion de Sénèque qui me semble appropriée ici : “Il y a deux manières différentes de lire les auteurs : l'une très bonne et très utile, l'autre fort inutile et même dangereuse.
Il est utile de lire quand on médite ce qu'on lit, quand on tâche de trouver, par quelque effort d'esprit, la résolution des questions que l'on voit dans les titres des chapitres avant même que de commencer à les lire, en un mot, quand on use de sa raison. Au contraire, il est inutile de lire quand on n'entend pas ce qu'on lit ; mais il est dangereux de lire et de concevoir ce qu'on lit quand on ne l'examine pas assez pour en bien juger. La première manière éclaire l'esprit, elle le fortifie et en augmente l'étendue. La seconde en diminue l'étendue et le rend peu à peu faible, obscur et confus.”
Réponse :salut les amies
Explications :