Coucou il faut lire le texte puis répondre aux questions : Texte:
Et moi, je reste dans la grotte, méditant ma vengeance. Je taille en pointe un énorme tronc d'un olivier verdoyant placé par le Cyclope dans l'étable ; je l'endurcis encore en l'exposant à la flamme étincelante. Nous tirons au sort ceux qui plongeront ce pieu dans l'oeil du Cyclope pendant son sommeil.
Le soir, le géant revient en conduisant ses brebis à la belle toison ; il pousse dans la grotte ses troupeaux. Il soulève l'énorme roche, la replace à l'entrée de sa caverne, s'assied, trait ses brebis et ses chèvres bêlantes, et rend les agneaux à leurs mères ; puis il saisit de nouveau deux de mes compagnons et les mange. Alors je m'approche du monstre, en tenant une coupe remplie d'un vin aux sombres couleurs, et je lui dis : << Tiens, Cyclope, bois de ce vin, puisque tu viens de manger de la chair humaine. >>
Le monstre prend la coupe, et boit ; ce doux breuvage lui plaît tant qu'il m'en demande une seconde fois : << Verse-moi encore de ce vin délectable, et dis-moi quel est ton nom, afin que je te donne, comme étranger, un présent qui te réjouisse. >>
Trois fois j'en donne au Cyclope, et trois fois il en boit outre mesure.
Aussitôt que le vin s'est emparé de son esprit, je lui adresse ces douces paroles : << Cyclope, tu me demandes mon nom ; je vais te le dire ; mais fais-moi le présent de l'hospitalité comme tu me l'as promis. Mon nom est Personne : c'est ainsi que m'appellent mon père et ma mère, et tous mes fidèles compagnons. >>
Le monstre cruel me répond : << Personne, lorsque j'aurai dévoré tous tes compagnons, je te mangerai le dernier : tel sera pour toi la présent de l'hospitalité. >>
Le Cyclope tombe à la renverse, dompté par le sommeil. Ivre, il vomit le vin et les morceaux de chair humaine. Je chauffe alors le pieu dans la cendre et rassure mes compagnons. Quand le tronc d'olivier est assez chauffé, je le retire tout brûlant du feu.
Mes amis saisissent le pieu pointu, l'enfoncent dans l'oeil du Cyclope, et je le fais tourner en appuyant dessus avec force.
Le sang chaud en jaillit, la vapeur de la pupille ardente brûle ses paupières et son sourcil. Le monstre pousse des hurlements affreux qui font retentir la caverne. Nous nous enfuyons, épouvantés. Le monstre appelle à grands cris les Cyclopes voisins. Ceux-ci, à son cri, accourent, entourent sa caverne et lui demandent ce qui le tourmente : << Pourquoi, Polyphème, pousses-tu de telles clameurs dans la nuit divine et nous réveilles-tu ? T'a-t-on volé tes brebis ? Quelqu'un veut-il te tuer par force ou par ruse ? >>
Et le robuste Polyphème leur répond du fond de son antre : << Ô amis, c'est Personne qui me tue par ruse et non par force. >>
Ils lui répondent ainsi : << Si personne ne te fait violence, puisque tu es seul, tu souffres donc de folie : c'est ton père Poséidon qu'il faut supplier. >>
Et moi, je ris au fond de moi car mon nom et ma ruse les avaient parfaitement trompés.

Questions:
1. Relevez les épithètes homériques qui caractérisent les paroles d'Ulysse.
2. Quelle ruse Ulysse imagine-t-il : a. pour endormir le Cyclope ?
b. pour ne pas être démasqués par les autres Cyclopes ?
3. Comment Ulysse affaiblit-il le Cyclope ? Pour quelle(s) raison(s) agit-il ainsi, selon vous ?
4. En grec, le même mot signifie "personne" et "ruse" : expliquez en quoi l'emploie de ce nom par Ulysse est particulièrement bien choisi ici.
5. De quelle autre qualité le héros Ulysse fait-il preuve dans ce passage ? Justifiez
Please enter comments
Please enter your name.
Please enter the correct email address.
You must agree before submitting.

Helpful Social

Copyright © 2024 ELIBRARY.TIPS - All rights reserved.