Qui de ces deux travailleurs est le plus « manuel » : le neurochirurgien ou le plombier ? Au XVIIIème siècle, à l’époque de la rédaction de leur Encyclopédie, Diderot et d’Alembert distinguaient deux types de métiers : ceux dont l’objet est extérieur et matériel, réunis sous l’appellation d’ « Arts mécaniques » et ceux dont l’objet est constitué de représentations relevant des « Arts libéraux« . Ainsi, selon ces philosophes, le plombier au même titre que le chirurgien ou l’artiste peintre seraient entrés dans la catégorie de « travailleurs manuels ». Il en va de tout autrement aujourd’hui concernant les deux derniers démontrant ainsi la porosité de ces deux grands ensembles en fonction des époques.
Une constance néanmoins, la valorisation accordée, à travers les siècles, au travail intellectuel. A l’inverse, « être manuel » est une notion vague bénéficiant malheureusement trop peu souvent de considération : « la qualification de manuel n’est en définitive que le reflet d’une hiérarchie sociale » écrivait Paul Valéry dans ses Propos sur l’intelligence. Cette piètre considération pour le travail manuel est ancrée dans notre imaginaire commun depuis des siècles ; selon le mythe de la création de l’homme raconté par Platon, les « arts mécaniques » n’étaient déjà que des arts de « survie ».
Dans son livre intitulé « Tempêtes sur les représentations du travail », Laurence Decréau se penche sur cette dichotomie. Elle y expose notamment les tentatives très mitigées des pouvoirs publics de revalorisation du travail manuel depuis près d’un siècle. Aujourd’hui, nous assistons en France depuis une dizaine d’année à un nouveau paradoxe : un travail manuel encore trop peu valorisé en France et à l’inverse, dans les grandes villes, une poignée de jeunes cadres à la recherche de « sens » qui, après une première expérience dans le secteur tertiaire, s’orientent vers des métiers plus manuels vantant ainsi les mérites de l’artisanat et de l’agriculture.. Encore une différence de point de vue …
Lista de comentários
Réponse :
Qui de ces deux travailleurs est le plus « manuel » : le neurochirurgien ou le plombier ? Au XVIIIème siècle, à l’époque de la rédaction de leur Encyclopédie, Diderot et d’Alembert distinguaient deux types de métiers : ceux dont l’objet est extérieur et matériel, réunis sous l’appellation d’ « Arts mécaniques » et ceux dont l’objet est constitué de représentations relevant des « Arts libéraux« . Ainsi, selon ces philosophes, le plombier au même titre que le chirurgien ou l’artiste peintre seraient entrés dans la catégorie de « travailleurs manuels ». Il en va de tout autrement aujourd’hui concernant les deux derniers démontrant ainsi la porosité de ces deux grands ensembles en fonction des époques.
Une constance néanmoins, la valorisation accordée, à travers les siècles, au travail intellectuel. A l’inverse, « être manuel » est une notion vague bénéficiant malheureusement trop peu souvent de considération : « la qualification de manuel n’est en définitive que le reflet d’une hiérarchie sociale » écrivait Paul Valéry dans ses Propos sur l’intelligence. Cette piètre considération pour le travail manuel est ancrée dans notre imaginaire commun depuis des siècles ; selon le mythe de la création de l’homme raconté par Platon, les « arts mécaniques » n’étaient déjà que des arts de « survie ».
Dans son livre intitulé « Tempêtes sur les représentations du travail », Laurence Decréau se penche sur cette dichotomie. Elle y expose notamment les tentatives très mitigées des pouvoirs publics de revalorisation du travail manuel depuis près d’un siècle. Aujourd’hui, nous assistons en France depuis une dizaine d’année à un nouveau paradoxe : un travail manuel encore trop peu valorisé en France et à l’inverse, dans les grandes villes, une poignée de jeunes cadres à la recherche de « sens » qui, après une première expérience dans le secteur tertiaire, s’orientent vers des métiers plus manuels vantant ainsi les mérites de l’artisanat et de l’agriculture.. Encore une différence de point de vue …
Explications :
Et voici