Bonjour j'ai besoin de votre aide Merci d'avance !! Question : Quels liens pouvez-vous faire entre le texte et l’image Le texte : M. Jacotin a aidé son fils Lucien, 13 ans, à faire son devoir de français, qui portait sur l’étude d’un proverbe : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Le professeur parla encore longuement du devoir de Lucien, qu’il proposa aux autres élèves comme le modèle de ce qu’il ne fallait pas faire. Il en lut à haute voix quelques passages qui lui semblaient particulièrement édifiants . Dans la classe, il y eut des sourires, des gloussements et même quelques rires soutenus. Lucien était très pâle. Blessé dans son amour-propre, il l’était aussi dans ses sentiments de piété filiale . Pourtant il en voulait à son père de l’avoir mis en situation de se faire moquer par ses camarades. Elève médiocre, jamais sa négligence ni son ignorance ne l’avaient ainsi exposé au ridicule. […] De quoi s’était mêlé le père en expliquant ce proverbe ? A coup sûr, il n’avait pas volé l’humiliation de se voir flanquer trois sur vingt à son devoir de français. Il y avait là de quoi lui faire passer l’envie d’expliquer les proverbes. Et Béruchard qui avait eu treize. Le père aurait du mal à s’en remettre. Ça lui apprendrait. À table, M. Jacotin se montra enjoué et presque gracieux. Une allégresse un peu fiévreuse animait son regard et ses propos. Il eut la coquetterie de ne pas poser dès l’abord la question qui lui brûlait les lèvres et que son fils attendait. L’atmosphère du déjeuner n’était pas très différente de ce qu’elle était d’habitude. […] - Au fait, dit-il avec brusquerie. Et le proverbe ? Sa voix trahissait une émotion qui ressemblait plus à de l’inquiétude qu’à de l’impatience. Lucien sentit qu’en cet instant il pouvait faire le malheur de son père. Il le regardait maintenant avec une liberté qui lui livrait le personnage. Il comprenait que, depuis de longues années, le pauvre homme vivait sur le sentiment de son infaillibilité de chef de famille et, qu’en expliquant le proverbe, il avait engagé le principe de son infaillibilité dans une aventure dangereuse. Non seulement le tyran domestique allait perdre la face devant les siens, mais il perdrait du même coup la considération qu’il avait pour sa propre personne. Ce serait un effondrement. Et dans la cuisine, à table, face à la tante Julie qui épiait toujours une revanche , ce drame qu’une simple parole pouvait déchaîner avait déjà une réalité bouleversante. Lucien fut effrayé par la faiblesse du père et son cœur s’attendrit d’un sentiment de pitié généreuse. - Tu es dans la lune ? Je te demande si le professeur a rendu mon devoir ? dit M. Jacotin. - Ton devoir ? Oui, on l’a rendu. - Et quelle note avons-nous eue ? - Treize. - Pas mal, et Béruchard ? - Treize. - Et la meilleure note était ? - Treize. Le visage du père s’était illuminé. Il se tourna vers la tante Julie avec un regard insistant, comme si la note treize eût été donnée malgré elle. Lucien avait baissé les yeux et regardait en lui-même avec un plaisir ému. M. Jacotin lui toucha l’épaule et dit avec bonté : - Vois-tu, mon cher enfant, quand on entreprend un travail, le tout est d’abord d’y bien réfléchir. Comprendre un travail, c’est l’avoir fait plus qu’aux trois quarts. Voilà justement ce que je voudrais te faire entrer dans la tête une bonne fois. Et j’y arriverai. J’y mettrai tout le temps nécessaire. Du reste, à partir de maintenant et désormais, tous les devoirs de français, nous les ferons ensemble.
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