Bonjour j'ai un gros problème: -----> j'ai un corpus et je ne comprend rien quelqu'un pourrait m'aider PLEASE DM : questions de corpus Texte A : Charles Baudelaire, « L’Albatros » Les Fleurs du mal (1857) L’Albatros Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. A peines les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons trainer à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. Notes : « veule » (vers 9) = faible ; « brûle-gueule » (vers 11) = sorte de pipe Texte B : Stéphane Mallarmé, « le vierge, le vivace… », Poésies (1899) Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre Ce lac dur oublié que hante sous le givre Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui ! Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui Magnifique mais qui sans espoir se délivre Pour n’avoir pas chanté la région où vivre Quand du stérile hiver a resplendi l’ennui. Tout son col secouera cette blanche agonie Par l’espace infligée à l’oiseau qui le nie, Mais non l’horreur du sol où le plumage est pris. Fantôme qu’à ce lieu son pur éclat assigne, Il s’immobilise au songe froid de mépris Que vêt parmi l’exil inutile le Cygne. Texte C : Henri Michaux, « Clown », Peintures (1939) Clown Un jour. Un jour, bientôt, peut-être. Un jour j’arracherai l’ancre qui tient mon navire loin des mers. Avec la sorte de courage qu’il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m’être indissolublement proche. Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler. D’un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements « de fil en aiguille ». Vidé de l’abcès d’être quelqu’un, je boirai à nouveau l’espace nourricier. A coups de ridicules, de déchéances (qu’est-ce que la déchéance ?), par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j’expulserai de moi la forme qu’on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables. Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille. Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m’avait fait déserter. Anéanti quant à la hauteur, quant à l’estime. Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité CLOWN, abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l’esclaffement, le sens que contre toute lumière je m’étais fait de mon importance. Je plongerai. Sans bourse dans l’infini-esprit sous-jacent ouvert à tous, ouvert à moi-même à une nouvelle et incroyable rosée à force d’être nul et ras… et risible… Texte D : Jacques Roubaud, Les Animaux de tout le monde, « Le Lombric »( 1983) LE LOMBRIC (Conseils à un jeune poète de douze ans) Dans la nuit parfumée aux herbes de Provence Le lombric se réveille et bâille sous le sol, Etirant ses anneaux au sein des mottes molles Il les mâche, digère et fore avec conscience. 5 Il travaille, il laboure en vrai lombric de France Comme, avant lui, ses père et grand-père; son rôle, Il le connaît. Il meurt. La terre prend l'obole De son corps. Aérée, elle reprend confiance. Le poète, vois-tu, est comme un ver de terre 10 Il laboure les mots, qui sont comme un grand champ Où les hommes récoltent les denrées langagières ; Mais la terre s'épuise à l'effort incessant ! Sans le poète lombric et l'air qu'il lui apporte Le monde étoufferait sous les paroles mortes. Question sur le corpus A travers quelle forme et quelles images les auteurs du corpus évoquent-ils leur condition ?
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