10 Quelles  qualités du personnage sont Mises en valeur,
prenez en compte le point de vue adopte.








La scène se déroule un dimanche d’avril 1813. Les troupes de Napoléon, à
la veille de partir en campagne, viennent effectuer une parade au milieu de la
cour des Tuileries à Paris. Napoléon en personne assiste aux manœuvres. Parmi
la foule de spectateurs se trouve Julie, accompagnée de son vieux père. Elle
est éprise de l’officier Victor, comte d aiglemont

 

 

 

 

 

 

 

 

 







            Les manœuvres commencèrent. Si jusqu’alors la jeune
personne avait partagé son attention entre la figure impassible de Napoléon et
les lignes bleues, vertes et rouges des troupes, en ce moment elle s’occupa
presque exclusivement, au milieu des mouvements rapides et réguliers exécutés
par ces vieux soldats, d’un jeune officier qui courait à cheval parmi les
lignes mouvantes, et revenait avec une infatigable activité vers le groupe à la
tête duquel brillait le simple Napoléon. Cet officier montait un superbe cheval
noir, et se faisait distinguer, au sein de cette multitude chamarrée, par le
bel uniforme bleu de ciel des officiers d’ordonnance de l’empereur. Ses
broderies pétillaient si vivement au soleil, et l’aigrette de son schako étroit
et long en recevait de si fortes lueurs, que les spectateurs durent le comparer
à un feu follet […]


            Quand les manœuvres furent terminées, l’officier
d’ordonnance accourut à bride abattue, et s’arrêta devant l’empereur pour en
attendre les ordres. En ce moment, il était à vingt pas de Julie, en face du
groupe impérial, dans une attitude assez semblable à celle que Gérard
[1][4] a donnée au général Rapp dans
le tableau de la Bataille d’Austerlitz. Il fut permis alors à la jeune fille
d’admirer son amant dans toute sa splendeur militaire. Le colonel Victor
d’Aiglemont à peine âgé de trente ans, était grand, bien fait, svelte ; et
ses heureuses proportions ne ressortaient jamais mieux que quand il employait
sa force à gouverner son cheval dont le dos élégant et souple paraissait plier
sous lui. Sa figure mâle et brune possédait ce charme inexplicable qu’une parfaite
régularité de traits communique à de jeunes visages. Son front était large et
haut, ses yeux de feu, ombragés de sourcils épais et bordés de longs cils, se
dessinaient comme deux ovales blancs entre deux lignes noires. Son nez offrait
la gracieuse courbe d’un bec d’aigle. La pourpre de ses lèvres était rehaussée
par les sinuosités de l’inévitable moustache noire. Ses joues larges et
fortement colorées offraient des tons bruns et jaunes qui dénotaient une
vigueur extraordinaire. Sa figure, une de celles que la bravoure a marquées de
son cachet, offrait le type que cherche aujourd’hui l’artiste quand il songe à
représenter un des héros de la France impériale. Le cheval trempé de sueur, et
dont la tête agitée exprimait une extrême impatience, les deux pieds de devant
écartés et arrêtés sur une même ligne sans que l’un dépassât l’autre, faisait
flotter les longs crins de sa queue fournie ; et son dévouement offrait
une matérielle image de celui que son maître avait pour l’empereur. En voyant
son amant si occupé de saisir les regards de Napoléon, Julie éprouva un moment
de jalousie en pensant qu’il ne l’avait pas encore regardée.


 














 








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