Bonjour, svp aidez moi je vous en enpri   « Mouret avait l’unique passion de vaincre la femme. Il la voulait reine dans sa maison,
 il lui avait bâti ce temple, pour l’y tenir à sa merci. C’était toute sa tactique, la griser
 d’attentions galantes et trafiquer de ses désirs, exploiter sa fièvre. Aussi, nuit et jour,
 se creusait-il la tête, à la recherche de trouvailles nouvelles. Déjà, voulant éviter la
 fatigue des étages aux dames délicates, il avait fait installer deux ascenseurs, capitonnés
 de velours. Puis, il venait d’ouvrir un buffet, où l’on donnait gratuitement des sirops et des
 biscuits, et un salon de lecture, une galerie monumentale, décorée avec un luxe trop riche,
 dans laquelle il risquait même des expositions de tableaux. Mais son idée la plus profonde
 était, chez la femme sans coquetterie, de conquérir la mère par l’enfant;
 il ne perdait aucune force, spéculait sur tous les sentiments, créait des rayons pour petits
 garçons et fillettes, arrêtait les mamans au passage, en offrant aux bébés des images et
 des ballons. Un trait de génie que cette prime des ballons, distribuée à chaque acheteuse,
 des ballons rouges, à la fine peau de caoutchouc, portant en grosses lettres le nom du
 magasin, et qui, tenus au bout d’un fil, voyageant en l’air, promenaient par les rues une
 réclame vivante ! La grande puissance était surtout la publicité. Mouret en
 arrivait à dépenser par an trois cent mille francs de catalogues, d’annonces et d’affiches.
 Pour sa mise en vente des nouveautés d’été, il avait lancé deux cent mille catalogues, dont
 cinquante mille à l’étranger, traduits dans toutes les langues. Maintenant, il les
 faisait illustrer de gravures, il les accompagnait même d’échantillons, collés sur les
 feuilles. C’était un débordement d’étalages, le Bonheur des Dames sautait aux yeux du
 monde entier, envahissait les murailles, les journaux, jusqu’aux rideaux des théâtres. Il
 professait que la femme est sans force contre la réclame, qu’elle finit fatalement par aller
 au bruit.
 Du reste, il lui tendait des pièges plus savants, il l’analysait en grand moraliste. Ainsi,
 il avait découvert qu’elle ne résistait pas au bon marché, qu’elle achetait sans besoin,
 quand elle croyait conclure une affaire avantageuse ; et, sur cette observation, il basait
 son système des diminutions de prix, il baissait progressivement les articles non
 vendus, préférant les vendre à perte, fidèle au principe du renouvellement rapide des
 marchandises. Puis, il avait pénétré plus avant encore dans le cœur de la femme, il venait
 d’imaginer les rendus […]. Prenez toujours, madame : vous nous rendrez l’article, s’il
 cesse de vous plaire… Et la femme, qui résistait, trouvait là une dernière excuse,
 la possibilité de revenir sur une folie : elle prenait, la conscience en règle. Maintenant, les
 rendus et la baisse des prix entraient dans le fonctionnement classique du nouveau
 commerce. »
 Émile Zola, Au bonheur des dames, Édition G. Charpentier, 1883
 Question:
 1- Cite deux nouveautés mises en place par Mouret pour attirer les femmes dans son
 magasin.
 2- Quels sont les moyens qu’il “invente” pour développer encore son commerce ?
 3- À l’aide de tes réponses aux questions précédentes, rédige quelques lignes sur le
 nouveau type de commerce qui se développe au XIXe siècle.
 merci de l'aide